L’Algérie continue de prendre des mesures pour contrôler les importations. L’objectif affiché est de préserver les réserves de changes et de lutter contre la surfacturation et la spéculation. Après les légumes secs et le café, c’est au tour de l’importation de la banane, un autre produit de large consommation, de passer dans le giron public.
Les prix de ce fruit exotique ont connu fin avril une hausse vertigineuse et subite durant le mois de Ramadan 2025 jusqu’à frôler la barre des 1.000 dinars algériens le kilo.
Une flambée qui a conduit les autorités à intervenir et à prendre des mesures pour faire baisser son prix, et lutter contre la spéculation. Dans la foulée, 34 containers remplis de bananes ont été saisis dimanche 16 mars, lors d’une opération spectaculaire, au port d’Annaba. Deux jours après, les sanctions sont tombées contre 53 importateurs de ce fruit exotique pour « non-respect de leurs engagements envers l’Etat. »
Des spéculateurs qui stockaient illégalement ce fruit ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison. En plus des mesures répressives qu’il a déployées, le gouvernement a pris une importante de mesure fin avril : plafonner le prix de la banane à 400 dinars le kilogramme. Poursuivant sa guerre contre les importateurs de bananes, le gouvernement a prix une autre décision radicale : confier l’importation de ce fruit à des organismes publics dont Magros.
Algérie : l’indécente marge des importateurs de bananes
C’est le ministre du Commerce intérieur et de la régulation du marché Tayeb Zitouni qui l’a dévoilé mardi lors d’une visite de travail dans la wilaya de Tiaret.
« La banane coûte au maximum 300 dinars le kg à l’importation, pourquoi le vendre à 800 dinars ? », s’est demandé le ministre du Commerce intérieur. Cela signifie que les importateurs prennent une marge colossale de 500 dinars le kg.
« C’est un réseau de mafias. Aujourd’hui, ils ne veulent pas importer. On leur a dit n’importez pas. Si l’Algérien ne mange pas la banane, il ne va pas mourir. Mais il peut patienter, il suffit de lui donner des explications, le temps que l’Etat mette en place un dispositif et nous l’avons mis. La société Magros va importer de la banane », a expliqué Tayeb Zitouni.
Le ministre a soutenu que la décision de confier l’importation des légumineuses à l’Office algérien des céréales (OAIC) a donné de bons résultats. Il a aussi vanté la mesure de confier à des opérateurs publics l’achat à l’étranger du café, un autre produit qui a connu de fortes tensions en 2024 en Algérie.
Face à la spéculation et au comportement de certains importateurs privés, le gouvernement poursuit ainsi sa politique de renforcement du contrôle de l’Etat sur le commerce extérieur.