Bonne nouvelle pour les jeunes algériens qui exercent l’activité de l’importation informelle, dite le commerce du cabas. En réunion du conseil des ministres ce dimanche 18 mai, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a ordonné leur régularisation et leur intégration dans le circuit formel.
Les commerçants ou importateurs du "cabas" sont des jeunes qui font entrer à partir de l’étranger des marchandises dont l’importation est seulement autorisée en petites quantités pour usage personnel.
Grâce à de petits stratagèmes, ils parviennent à alimenter le marché local en produits cosmétiques, habillement, téléphones portables, confiseries et autres produits achetés en Europe, en Turquie, en Chine ou aux Emirats et transportés dans leurs bagages de voyage.
Cette activité est toutefois illégale quand les marchandises ainsi importées sont destinées à être revendues. En plus des saisies opérées par les douanes, les services de contrôle du commerce effectuent également des descentes dans les magasins, traquant ces produits. Les saisies se sont notamment multipliées ces dernières semaines.
Ce dimanche, le président Tebboune a annoncé une solution pour ces jeunes. Plutôt que de réprimer cette activité, le chef de l’État a ordonné sa régularisation.
Commerce du cabas : une liste de produits autorisés sera établie
« Par souci de la situation des différentes franges de la jeunesse, le président de la République a ordonné un règlement global et définitif de la situation des jeunes travaillant dans l’auto-importation et leur protection par leur intégration dans l’activité régulière du commerce extérieur en leur accordant les avantages prévus par la loi de l’auto-entrepreneur », indique la présidence de la République sur les réseaux sociaux à l’issue de la réunion du Conseil des ministres.
M. Tebboune a ordonné que soit accordé à ces jeunes le statut « d’agents économiques », ce qui leur assurerait des « avantages sociaux et commerciaux comme alternative à leur statut illégal actuel », effectuant « des opérations d’importation à petite échelle à travers les ports et les aéroports, ce qui a exposé certains d’entre eux à la saisie de leurs marchandises, à la perte de leur équilibre social et à la perte de leur petit capital ».
Selon le communiqué de la présidence, le chef de l’État a ordonné au Premier ministre d’installer en « toute urgence » un comité pour déterminer les mécanismes d’activité de ces jeunes, qui « investissent leur modeste capital pour satisfaire des besoins simples, qui ont un impact sur le marché, en quantités limitées ».
Le comité, qui sera dirigé par le Premier ministre, déterminera la liste des produits que ces jeunes sont autorisés à importer, « assurant ainsi la continuité de leur activité tout en respectant les réglementations légales et fiscales ».