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Amar Ghoul, l’homme qui a tout applaudi

Amar Ghoul, l’homme qui a tout applaudi

« Abdelkader Bensalah est le chef d’Etat par la force de la Constitution ». Amar Ghoul a été l’un des premiers à réagir, ce mardi 9 avril, à la désignation du président du Sénat comme chef d’Etat par intérim.

Sans surprise, il a applaudi, comme il l’a fait pour toutes les décisions émanant du pouvoir ces dernières années.

Il y a une semaine, mardi 2 avril, à peine l’annonce de la démission de Bouteflika rendue publique, le bureau politique de TAJ s’est empressé de la qualifier de « pas important », ajoutant que cette démarche constituait la « solution constitutionnelle idoine » pour la concrétisation des articles 102, 7 et 8 de la Constitution comme demandé par le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd-Salah.

A la même occasion, il avait salué le rôle « central » de l’armée « dans l’accompagnement des revendications du peuple aspirant au changement, avec des moyens pacifiques en évitant au pays les dangers d’une dérive vers l’inconnu », tout en appelant les « parties prenantes du mouvement populaire, la classe politique et la société civile », à accompagner la concrétisation les suggestions de l’armée à travers l’application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution. Le parti de Ghoul a aussi invité à adopter le dialogue comme meilleur moyen pour « renforcer le processus démocratique et accompagner les aspirations du peuple vers le changement souhaité ».

Pourtant, Amar Ghoul n’a pas toujours été un partisan de l’intervention de l’armée dans la sphère politique. C’est en effet lui qui a mis en garde contre les conséquences des appels lancés à l’ANP par une partie de l’opposition et certaines personnalités pour qu’elle impose l’application de l’article 102 de la Constitution.

Partisan zélé du président démissionnaire, Amar Ghoul a été l’un des premiers à appeler le président Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un cinquième mandat malgré sa santé déclinante. Une position censée émaner d’une profonde conviction, à en juger par les propos qu’il a tenus en juin 2018 :

« Il est étrange qu’on nous interroge sur notre position par rapport à la présidentielle. Nous avons dépassé cette phase. Nous confirmons aujourd’hui ce que nous avons toujours dit depuis la création du parti, notre fidélité et notre soutien au président Bouteflika. Ce soutien et cette fidélité sont constants et permanents loin de toute surenchère, marchandage, doute ou hésitation. Nous appelons le président de la République à poursuivre son parcours dans la direction du pays en s’engageant pour un nouveau mandat ».

En appelant au strict respect de la Constitution, Ghoul oublie peut-être que c’est son parti qui a repris à son compte l’idée d’un report des élections, la prolongation du quatrième mandat de Bouteflika et la tenue d’une Conférence pour le consensus national sous l’égide de l’ex-président, en violation de la loi fondamentale. Et lorsque Abdelaziz Bouteflika a rendu publique sa candidature pour un cinquième mandat, Ghoul avait exprimé toute sa joie.

Aujourd’hui, il est clair que ce n’est pas la nomination de Bensalah qu’il applaudit, mais la mise en œuvre d’une solution qu’il croit voulue par l’armée. Il est à parier qu’il n’hésitera pas encore à applaudir si, pour une raison ou une autre, Bensalah est poussé à la démission dans les prochains jours…

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