Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a réagi lundi 26 juin à la pénurie de l’anesthésie dentaire en marge de sa visite à la wilaya de Bouira.
Le ministre a tenu à démentir les informations sur la rupture de stock de l’anesthésie dentaire en Algérie. « C’est incroyable dans ce pays. On ne parle plus des médicaments dont la situation s’est stabilisée, on a trouvé l’anesthésie dentaire sur laquelle on fait un tollé. Le produit existe », a-t-il annoncé de manière formelle.
Ali Aoun a dénoncé un fait qu’il qualifie de « très grave ». Il évoque « l’intervention d’un lobby pour imposer un produit français qui coûte trois fois le prix de l’anesthésie qu’on a ici ». « Je dis non et je n’abdique pas », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a démenti l’existence d’un problème de facturation qui serait derrière les tensions sur l’anesthésie dentaire en Algérie.
« Ce n’est pas un problème de facturation. C’est un problème de lobby. Aujourd’hui l’anesthésie existe au niveau des hôpitaux. Elle existe dans certaines cliniques privées. Il y a certains qui s’obstinent à avoir le produit français et moi je dis : non ! », a ajouté Ali Aoun.
Sur le terrain, la situation reste problématique. Contacté par TSA ce mardi, un cabinet dentaire basé à Alger fait état de la persistance de la pénurie de produits anesthésiants.
Pénurie de l’anesthésie dentaire en Algérie : Aoun accuse un lobby pro-français
De son côté, le président de l’Ordre des médecins dentistes algériens, le Dr Réda Dib, maintient sa position sur l’absence des produits anesthésiants sur le marché algérien.
« Chez les détaillants, le produit n’est carrément pas disponible. Seules 1 à 2 % des cliniques qui ont pu s’approvisionner dernièrement ont un stock réduit. Les cabinets dentaires sont fermés à 90 % en raison de la pénurie », affirme Réda Dib à TSA.
Le président de l’Ordre des médecins dentistes algériens a répondu aux déclarations du ministre de l’Industrie et de Production pharmaceutique Ali Aoun concernant l’existence d’un lobby en faveur du produit français.
« Qu’on nous fournisse juste l’anesthésie pour qu’on puisse travailler quelle que soit son origine. À aucun moment, nous n’avons exigé le produit français par rapport au produit tunisien. Ce qu’on veut c’est la disponibilité de l’anesthésie pour que les malades puissent être soignés », indique Réda Dib qui précise que la situation dure depuis le mois de mars.
Le président de l’Ordre des médecins dentistes algériens est revenu sur le programme d’importation annoncé en avril dernier. Le département d’Ali Aoun avait annoncé l’arrivée de 250 000 boîtes d’anesthésie dentaire qui devaient être injectées sur le marché.
« On a importé pour une quantité de 19 700 boites qui ont été écoulés en cinq jours chez un opérateur à Baba Hassan à Alger et tout le monde a vu les images désolantes des dentistes en train de faire la queue pour avoir deux boîtes d’anesthésie », regrette le Dr Réda Dib.
Le président de l’Ordre des médecins dentistes algériens révèle également qu’une partie du quota commercialisé dernièrement est proposée sur les réseaux sociaux à des tarifs qui atteignent 5 fois son prix.