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Appel d’un prédicateur marocain à « marcher » sur Tindouf : les réactions

Appel d’un prédicateur marocain à « marcher » sur Tindouf : les réactions

Le président de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM), le marocain Ahmed Abdessalam Raïssouni, a affirmé que le peuple marocain était prêt à  « marcher » sur Laâyoune et Tindouf, soulevant l’indignation en Algérie.

Les déclarations d’Ahmed Raïssouni surviennent dans un contexte de grave crise entre l’Algérie et le Maroc qui n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis août 20021. Elles ont suscité des réactions de la part de partis politiques en Algérie et de l’Union mondiale des oulémas musulmans.

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Makri et Bengrina dénoncent des déclarations « irresponsables »

Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a fait part de sa surprise face aux déclarations du prédicateur marocain. « Nous sommes très surpris par la sortie médiatique d’Ahmed Raïssouni, durant laquelle il a dit que les oulémas et les prédicateurs marocains étaient prêts à partir au jihad et à marcher par millions vers Tindouf en Algérie. Tout comme il s’en est pris à un pays souverain comme la Mauritanie », a déclaré Abderrazak Makri dans un communiqué publié dans la soirée de lundi.

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Le président du MSP a estimé que Raissouni aurait mieux fait d’appeler à la libération de Ceuta et Melilla, deux enclaves espagnoles situées sur le territoire marocain. « Raïssouni oublie ou feint d’oublier que les frontières algériennes terrestres avec le royaume du Maroc frère ont été délimitées de manière définitive à la faveur d’une convention bilatérale signée par les deux parties en 1972 », a rappelé le chef du MSP.

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M. Makri conclut en appelant les oulémas musulmans à se démarquer de la position « grave » de Raissouni tant les propos sont susceptibles de provoquer « la fitna ».

De son côté, le président du mouvement El Binaa, Abdelkader Bengrina, s’est dit « heurté » par la sortie de Raissouni, tout en soulignant que les propos du prédicateur marocain ont également visé les peuples mauritanien et sahraoui.

Bengrina a qualifié les déclarations du président de l’UIOM d’irresponsables et a fustigé le ton condescendant du prédicateur marocain, tout en dénonçant son appel à « marcher en jihad sur Tindouf ».

Le président du mouvement El Bina a appelé les membres de l’UIOM « à prendre la position qu’il faut à la mesure de la gravité des propos ».

La réaction timide de l’Union mondiale des oulémas

Les propos dangereux tenus par Ahmed Raïssouni n’ont pas tardé aussi à faire réagir l’Union mondiale des oulémas musulmans, l’organisation dont il est le président.

Dans un communiqué, l’Union mondiale des oulémas musulmans a pris timidement ses distances avec Ahmed Raïssouni, en affirmant que les propos qu’il a tenus sur le Sahara occidental ne représentaient pas l’avis de l’organisation.

L’Union mondiale des oulémas musulmans a toutefois estimé qu’Ahmed Raïssouni était libre de dire ce qu’il veut, sans condamner son appel à marcher sur Laâyoune et Tindouf.

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