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Avec Evcon, la grande mutation du groupe Cevital est déjà lancée

Avec Evcon, la grande mutation du groupe Cevital est déjà lancée

A Gerswailer, un quartier situé au sud-ouest de Sarrebruck, capitale de la Sarre en Allemagne, l’immense entrepôt de 10 000 m2 ne paye pas de mine de l’extérieur. Implanté au milieu de nulle part, la grande bâtisse fait plus penser à première vue à un site industriel quelconque, comme on en voit partout, qu’à cette « usine du futur » qui fait la fierté de Issad Rebrab.

Ce site accueille Evcon, la nouvelle filiale allemande du groupe Cevital, spécialisée dans l’eau utlra-pure. Ce qui caractérise ce « site test », c’est son haut degré d’automatisation. Des robots, dont la production a nécessité une collaboration entre des sociétés allemande, autrichienne, sud-coréenne et suisse, et les ingénieurs de la société Evcon, permettent une optimisation totale du processus de fabrication de membranes. « Une avancée unique dans le monde, avec un niveau de technicité jamais atteint jusqu’à maintenant », résume fièrement le patron de Cevital.

Un pas vers l’économie du savoir

Derrière cette technologie, d’énormes retombées financières sont attendues dans la production de l’eau ultra-pure. Uniquement dans ce business de l’eau, les bénéfices espérés sont faramineux et peuvent atteindre plusieurs milliards de dollars, selon les prévisions du groupe algérien. Il suffit de voir l’engouement avec lequel le patron de Cevital guidait les journalistes invités à découvrir l’usine du groupe en Allemagne, à travers les allées du site, détaillant avec précision le processus de fabrication, pour mesurer l’enjeu pour le groupe.

Cette avancée technologique permet à la société privée de basculer dans l’économie du savoir. La première fortune du pays, qui a bâti un empire dans l’agroalimentaire, mais également dans d’autres secteurs d’activités, a mis la main sur une technologie de pointe qui va offrir au groupe un positionnement stratégique lui conférant la possibilité de travailler au plus près des poids lourds mondiaux de l’industrie chimique, hydrocarbure ainsi que des industries du médicament, des semi-conducteurs et de l’agroalimentaire.

Des difficultés avec les Douanes

Paradoxalement depuis sa décision d’installer son centre automatisé à Larbaâ, dans la wilaya de Blida, l’entreprise est en bute à des difficultés avec les services des Douanes. Une presse d’injection pour plaques sandwich a été saisie le 16 décembre. Dans ce dossier où chaque partie se renvoie la responsabilité du conflit à l’autre, EvCon International a contesté l’expertise diligentée par les Douanes et un deuxième expert a été désigné. Sauf qu’entre temps les douanes ont transmis un PV d’infraction au procureur de la république. Depuis, l’affaire est entre les mains d’un juge et le groupe qui évoque une « injustice », craint de devoir patienter longtemps avant que l’affaire ne soit traitée.

« On aurait pu délocaliser nos unités à Charleville-Mézières et installer le plus normalement nos moyens de production. Mais M Rebrab tiens à ce que ce transfert de technologie se fasse en direction de l’Algérie. Il veut que ce niveau de technicité soit au bénéfice de son pays et ambitionne de créer à terme 500 centres de productions de ce type à travers le pays », explique Kamel Benkoussa, l’homme qui a convaincu Issad Rebrab d’investir dans EvCon.

« Ce projet n’est pas uniquement une fierté pour le groupe, au niveau international. Il permet également à l’étoile de l’Algérie de briller dans le monde et d’apporter de l’espoir à notre jeunesse », confirme l’homme le plus riche d’Algérie.

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