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Aya, Charef, Yacine : ces Franco-Algériens qui font le chemin inverse

Aya, Charef, Yacine : ces Franco-Algériens qui font le chemin inverse

Par mehdi33300 / Adobe Stock
Alger

Ils sont enseignants, chefs d’entreprise ou cadres. En famille ou seuls, ces Franco-Algériens, ont décidé de s’installer ou de créer des entreprises en Algérie, le pays de leurs origines. TSA est allé à la rencontre de Charef, Aya et Yacine qui ont décidé de sauter le pas. Chacun a sa raison.

Si pour Charef, c’est l’apprentissage de la langue arabe qui l’a attiré dans le pays de ses parents, Aya a fui « le racisme et la discrimination » qu’elle a subis en France où l’extrême-droite ne cesse de gagner du terrain.

Il est venu en Algérie apprendre l’arabe, il n’est pas reparti

Concernant Yacine que nous avons rencontré à Alger, « c’est une opportunité » de créer sa propre entreprise grâce au dispositif ANDE (ex-Ansej) qui lui a donné envie d’investir dans le pays de ses origines.

C’est dans le groupe WhatsApp ABN (Algerian Business Network) que nous avons fait connaissance avec Aya, Charef et Yacine.

Charef Hambli, 36 ans, est le fondateur et gérant de My Coach-in, une entreprise de coaching en anglais sur mesure sur Alger.

Enseignant en Angleterre pendant un an dans une école internationale, il a continué son parcours professionnel en France où il a enseigné pendant deux ans avant de venir en Algérie.

Il y pose ses valises en 2014. « Je voulais ajouter une langue de plus à mon palmarès professionnel, je maîtrisais l’anglais et le français, je souhaitais faire un séjour linguistique pour maîtriser la langue arabe », raconte-t-il à TSA.

La nouvelle vie d’Aya en Algérie

« Au départ, je voulais aller en Égypte puis ma mère m’a conseillé de venir en Algérie ». C’est dans la maison familiale qu’il a commencé son séjour. À l’aide d’un professeur particulier, il apprend l’arabe littéraire. « Au bout de 6 mois, je maîtrisais darija et mon niveau en arabe littéraire s’est nettement amélioré ».

Depuis sa venue, il n’est pas retourné vivre en France. Il a débuté en enseignant le français et l’anglais dans deux universités, avant de lancer son entreprise "My Coach-in". « C’est un centre spécialisé en langue et communication, on s’adresse aux entreprises et au particulier », explique-t-il.

Située à Birkhadem à Alger, son entreprise emploie cinq salariés à plein temps et des intervenants de temps en temps.

Pour Aya, c’est aussi la langue arabe qui l’a poussée à venir en Algérie mais pas que. Elle est diplômée en droit et a trouvé un poste en tant que directrice des ressources humaines en Algérie.  Mariée à un Français converti à l’islam, elle voulait « apprendre l’arabe surtout pour le chemin spirituel », dévoile-t-elle.

Avec ses deux enfants et son mari, Aya vit depuis deux ans à Alger.  En plus du projet d’apprendre l’arabe, Aya a fui les discriminations en France. Pour elle, le programme de l’éducation nationale français « ne correspond pas à l’éducation que je souhaite donner à mes enfants ».

À Alger, Aya est heureuse dans sa nouvelle vie et dans sa nouvelle ville. La famille a connu une belle évolution concernant l’apprentissage de la langue arabe, « les enfants parlent le français et l’arabe couramment, je ne veux pas qu’il renonce à l’une ou à l’autre des cultures », explique-t-elle.

Néanmoins, « un salaire algérien de 60 000 dinars n’est pas suffisant, même si on consomme local », reconnaît-elle.

Le cas de Yacine, entrepreneur franco-algérien

Son mari est maraîcher, il fait des aller-retours en France afin d’apporter un salaire complémentaire en euros. Aya et sa famille ne compte pas quitter l’Algérie pour le moment.

L’histoire de Yacine est différente. Après des études comme technico-commercial et électrotechnique avec une spécialisation dans la maintenance et l’installation des ascenseurs, il a décidé d’investir en Algérie.

Le déclic s’est produit en 2014. Lors d’un voyage en Algérie, il a découvert le dispositif l’ANSEJ (aujourd’hui ANDE) qui permet aux jeunes algériens de créer facilement des entreprises avec le soutien de l’État.

« J’ai proposé mon dossier et je suis repartie de vacances avec un projet de financement, ce qui m’a permis de lancer mon entreprise », se souvient-il.

Son entreprise Kmy Ascenseurs est spécialisée dans la fourniture et pose d’ascenseurs. Il n’a pas eu de mal à recruter du personnel. « J’ai recruté auprès de mes confrères, ensuite j’ai pris des alternants que j’ai formés ».

Bien qu’il y  passe la majorité de son temps,  il ne souhaite pas s’y installer définitivement en Algérie.  « Je souhaite avoir un temps défini dans le mois où je travaille à 200 % et un autre moment où j’ai ma vie de famille ».

Depuis dix ans, le chef d’entreprise partage son temps entre l’Algérie, la France et l’Espagne « pour des raisons professionnelles ».

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