Le ministre de la Justice suisse, Beat Jans, a entamé dimanche une visite de deux jours en Algérie. Au menu de ses discussions avec son homologue algérien Lotfi Boudjemaa, la question relative à la récupération des fonds détournés et déposés en Suisse sous différentes formes.
Depuis la chute du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, après 20 ans de règne, l’Algérie a lancé des enquêtes sur la grande corruption qui ont abouti à la condamnation de plusieurs hommes politiques et oligarques à de lourdes peines de prison.
Dans le même temps, elle a lancé une opération visant à récupérer l’argent transféré illégalement à l’étranger par les personnes condamnées par la justice. La traque concerne une trentaine de pays.
La Suisse, qui figure parmi les pays de destination de ces fonds, se dit prête à coopérer avec l’Algérie pour les récupérer. C’est ce qu’a indiqué son ministre de la Justice ce lundi 30 juin.
Fonds détournés : la Suisse veut aider l’Algérie à récupérer « l’argent du peuple »
« La coopération entre nos deux pays a enregistré une nette évolution ces dernières années […] On a discuté de la restitution des fonds détournés, et la Suisse est déterminée à coopérer avec l’Algérie dans ce domaine pour l’aider à récupérer l’argent du peuple algérien », a-t-il déclaré au micro de la Télévision algérienne à l’issue d’une réunion de travail entre les deux ministres.
Ce n’est pas la première fois que la Suisse affiche sa disponibilité à aider l’Algérie à récupérer l’argent détourné. En 2020, son ambassadeur à Alger a exprimé le même engagement du gouvernement helvétique.
« Nous avons discuté de la coopération en matière de justice pénale », notamment le « recouvrement des fonds détournés », a déclaré de son côté le ministre algérien de la Justice, ajoutant qu’« une coopération très positive » a été enregistrée dans ce domaine.
L’Algérie a présenté à la Suisse au moins deux dossiers de récupération des fonds détournés. Le premier concerne l’ancien ministre de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb et le second, l’ex-ministre de l’Énergie, Chakib Khelil. Ces deux anciennes figures du règne de Bouteflika sont en fuite à l’étranger. Le premier est en France où la justice a refusé de l’extrader vers l’Algérie et le second a pris le chemin des États-Unis.
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