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« Bedoui doit partir et le consensus portera sur la personnalité qui présidera l’autorité électorale »

« Bedoui doit partir et le consensus portera sur la personnalité qui présidera l’autorité électorale »

La classe politique et la société civile s’activent pour arriver à un plan de sortie de crise consensuel. « Cette réaction est un signal positif, c’est un retour à la vie politique, une prise de conscience des responsabilités qu’impose la sensibilité de la conjoncture actuelle », se félicite Slimane Aradj, enseignant à l’université d’Alger, invité ce dimanche 16 juin de TSA Direct.

Le politologue émet néanmoins quelques réserves, notamment sur la période de transition réclamée par l’opposition et la société civile. « J’émets des réserves sur cette question d’une période de transition et de l’instance présidentielle. Le plus réaliste est de se mettre d’accord sur une personnalité consensuelle à mettre à la tête de l’autorité électorale. Tout effacer et repartir de zéro c’est aller vers l’inconnu et servir les intérêts d’individus et pas l’intérêt général », dit-il.

« Il s’agit maintenant de trouver les mécanismes qui permettront de tenir des réunions pour trouver un consensus, il faudra penser aux moyens de choisir une personnalité nationale. On parle d’une autorité d’organisation de l’élection, c’est une garantie pour qu’il n’y ait pas de fraude. Il faudra rapprocher les points de vue et cela commence par ces réunions périodiques des organisations politiques et de la société civile. Toutes ces initiatives permettront de se mettre d’accord sur une personnalité consensuelle pour présider l’autorité électorale », explique-t-il, invitant à ne pas se focaliser sur le départ du chef de l’État par intérim.

« Le respect du cadre constitutionnel impose de garder Bensalah temporairement. Et puis, son rôle est symbolique et protocolaire, il n’a pas de prérogatives et ne pourra pas influer sur le processus ou l’autorité électorale. Même les nominations auxquelles il procède ne sont pas de nature à influer sur le processus de changement », défend-il.

Mais l’universitaire concède que le Premier ministre Nourredine Bedoui doit partir pour « éviter le blocage ». « Le gouvernement Bedoui doit partir. Il y a des ministres actuels cités en justice et je m’attends au départ du gouvernement incessamment. Ce serait une concession pour l’intérêt national, il doit démissionner pour gagner du temps et éviter le blocage. En cas de démission du Premier ministre, le chef de l’État peut nommer un nouveau gouvernement qui devrait être une équipe de compétences et de jeunes pour redonner confiance aux citoyens », plaide-t-il, appelant les jeunes du hirak à accompagner le processus, d’autant plus que les choses commencent, selon lui, à s’éclaircir.

« Les revendications sont les mêmes mais l’image est plus clair maintenant. Il y avait des gens qui se sont infiltrés pour altérer les revendications et s’attaquer à l’ANP. Ils étaient financés par des États étrangers pour pousser vers le dérapage, c’est un complot. Le pacifisme et la conscience des manifestants, en plus du soutien de l’ANP, a anéanti ces menaces (…) Ces gens-là sont aussi concernés par la corruption et ils seront rattrapés par la justice », dit-il.

S’agissant de la date de la tenue de l’élection présidentielle, le politologue estime que plus tôt elle sera organisée, mieux ce sera. « Si on tranche vite sur le choix de la personnalité qui présidera l’autorité électorale et les mécanismes de son fonctionnement, la date de l’élection se rapprochera et mieux ce sera pour le pays. Je ne pense pas qu’elle dépassera le mois de novembre, on ne doit pas tourner en rond, il faut aller au plus vite vers l’élection », dit Slimane Aradj qui a aussi évoqué la vague de poursuites judiciaires à l’encontre d’ancien hauts responsables.

« C’est à ceux qui ont failli d’assumer et non à l’État algérien. Ils ont porté atteinte à l’image des institutions de l’État et à la relation entre le citoyen et les institutions de l’État et sali les écoles qui les ont formés », juge-t-il, appelant à laisser le soin aux enquêtes en cours de déterminer l’implication ou pas de l’ancien président.

 

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