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Bensalah réitère une offre déjà rejetée : le pouvoir plus que jamais à court de solutions

Bensalah réitère une offre déjà rejetée : le pouvoir plus que jamais à court de solutions

Abdelkader Bensalah a parlé, ce jeudi soir, pour dire ce qu’on savait déjà presque avec certitude. C’est-à-dire qu’il ne partira pas à l’expiration de son mandat le 9 juillet et qu’il continuera à assurer les fonctions de chef de l’État par intérim jusqu’à l’élection du successeur de Bouteflika, comme suggéré dimanche dernier par le Conseil constitutionnel.

Pour le reste, ce sur quoi il était attendu le plus et par tous, il a prononcé un discours à la teneur pas foncièrement différente de celle du dernier en date, celui qu’il avait lu la veille du début du ramadhan, il y a un peu plus d’un mois.

Ce jour-là, il avait appelé au dialogue, seule voie de sortie de la crise qui secouait le pays depuis déjà plus de trois mois. Cette offre n’ayant pas été suivie d’effet et n’ayant pas rapproché la fin de la crise d’un iota, on pouvait, lorsque la télévision publique a annoncé à la mi-journée de ce jeudi 6 juin que le chef de l’État allait s’adresser à la Nation en début de soirée, légitimement nourrir l’espoir d’entendre enfin des annonces phares et des garanties concrètes pour éviter à l’élection à venir le sort de celle qui vient d’être enterrée et au pouvoir un autre camouflet historique. Mais là ne semble pas être le souci des tenants de la décision, à moins qu’ils aient d’autres calculs en tête et d’autres cartes à abattre le moment opportun.

Le nouveau message à la Nation du chef de l’État se résume en effet à un autre appel au dialogue, certes habillé d’un ton plus conciliant que celui du précédent discours, mais dénué d’éléments nouveaux par rapport à ce que Abelkader Bensalah et Ahmed Gaïd Salah proposaient il y a un mois.

« J’invite la classe politique, la société civile et les personnalités patriotiques nationales jalouses du devenir de l’Algérie, à opter pour le dialogue inclusif en tant que voie menant à la participation au processus de concertation que l’État s’emploiera à organiser dans les meilleurs délais, à débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle, et partant, tracer une feuille de route devant aider à l’organisation du scrutin dans un climat d’entente et de sérénité », a dit le président de l’État.

Un bel appel à la concertation sereine et à la communion nationale qui, dans d’autres circonstances, serait applaudi par les plus farouches des opposants mais qui, hélas, risque d’être unanimement décliné. La raison est toute simple : les professions de foi faites il y a un mois avec la même solennité n’ont pas sauvé l’élection ni réussi à « raisonner » l’opposition et les animateurs du mouvement populaire. Surtout, elles n’ont pas empêché les Algériens de continuer à sortir par millions dans la rue en plein ramadhan, un mois attendu par le régime comme l’allié objectif qui allait lui permettre de s’en sortir à moindre frais en termes de concessions à la rue.

Dans son discours de ce jeudi, Abdelkader Bensalah a insisté sur la nécessité de ne pas perdre davantage de temps. Sauf que, pour tourner en rond, il n’y a pas meilleure manière que de réitérer dans les mêmes termes et dans les mêmes conditions une proposition à laquelle le même vis-à-vis a déjà réservé une fin de non-recevoir sans équivoques. À moins que ce message à la Nation ne soit le prélude à des annonces fortes qui seront faites dans la semaine. Bensalah a annoncé qu’il poursuivra sa mission à la tête de l’État mais n’a pas soufflé mot sur le sort du gouvernement Bedoui…

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