Le projet de production de betterave sucrière en Algérie prend forme. Le projet a été de nouveau évoqué par le président de la République mardi 20 juin à l’inauguration de la 54e édition de la Foire internationale d’Alger (FIA).
Abdelmadjid Tebboune a régulièrement insisté sur le développement des industries de transformation. La nouvelle vision de l’Algérie est de transformer localement les matières premières algériennes pour réaliser une meilleure plus-value en exportant des produits finis et semi finis.
Le but principal est d’assurer la souveraineté alimentaire du pays et de réduire la facture des importations des produits alimentaires ainsi que l’exposition du pays aux fluctuations du marché mondial.
La stratégie est particulièrement valable pour certaines filières agricoles, comme celle des oléagineux et des sucres.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a introduit le concept « du champ à l’assiette » et exhorté les opérateurs économiques de le mettre en œuvre.
Betterave sucrière en Algérie : le projet prend forme
Pour l’huile de table, c’est déjà fait. La promesse faite par le président Tebboune de produire une huile 100 % algérienne, « de l’agriculteur au consommateur » a été concrétisée fin mai avec l’inauguration de l’usine de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital à Béjaïa.
Cette usine va permettre de triturer les graines issues de plantes oléagineuses comme le tournesol et le colza cultivées en Algérie.
La prochaine étape sera de produire la betterave sucrière en Algérie et s’affranchir de l’importation de ce produit.
Au stand du Conseil pour le renouveau économique algérien (CREA) à la Foire d’Alger, le président de la République a demandé des nouvelles du projet au président de l’organisation patronale, Kamel Moula. Celui-ci a informé le chef de l’Etat que l’étude du projet est à « un stade très avancé ». « On a tout préparé et on va vous présenter le projet », lui a-t-il dit.
Selon Kamel Moula, deux grands opérateurs dans l’industrie du sucre, qu’il n’a pas nommés, vont se mettre à produire la betterave sucrière avec les agriculteurs.
Parmi ces opérateurs figure le groupe Cevital qui a annoncé en janvier dernier le lancement des essais préliminaires pour cultiver de la betterave sucrière dans le sud algérien, afin de produire du sucre 100 % algérien.
Dans sa discussion avec Kamel Moula, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant les atouts de l’Algérie pour réussir une telle culture, soulignant que dans le sud algérien, la betterave sucrière peut atteindre jusqu’à 5 kilogrammes et avec une « teneur extraordinaire en sucre qu’on ne trouve pas en Europe ». « Au sud, nous avons l’eau, les arrosoirs et tout ce qu’il faut, donc on peut faire une production extraordinaire de betterave sucrière », a-t-il expliqué.