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Biens des oligarques récupérés en Algérie : des chiffres hallucinants

Biens des oligarques récupérés en Algérie : des chiffres hallucinants

L’ampleur de la corruption ces deux dernières décennies en Algérie dépasse l’entendement. Plusieurs procès ont eu lieu depuis 2019, des centaines de prévenus ont été condamnés et d’innombrables biens récupérés.

Néanmoins, les détails révélés ce mardi 27 décembre par le ministre de la Justice sont choquants, hallucinants.

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Abderrachid Tebbi a détaillé devant l’Assemblée populaire nationale (APN) le montant global de 20 milliards de dollars de biens récupérés en Algérie après la condamnation de plusieurs oligarques à la prison pour corruption.

Ce chiffre a été révélé samedi 24 décembre par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Certains l’ont trouvé exagéré.

Bien au contraire, indique le garde des Sceaux, cela ne représente qu’une partie des fonds et biens qui font l’objet de procédures pour leur récupération. Le chiffre de 20 milliards de dollars est même déjà dépassé, quatre jours seulement après sa divulgation par le chef de l’État, samedi dernier.

C’est pour dire que l’opération est quotidienne et elle est loin d’être terminée. Autre précision utile, ces 20 milliards de dollars n’incluent pas les prêts bancaires récupérés.

Un seul homme d’affaires a obtenu 54 milliards de dinars auprès d’une seule banque, a-t-il révélé, indiquant que la somme a pu être recouvrée après une procédure qui a duré trois ans.

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Au total, plus de 4200 biens immobiliers, 23 000 biens immeubles, 229 périmètres agricoles, plus de 6400 comptes bancaires et des dizaines d’usines et de complexes touristiques ont été récupérés par l’Etat, après la condamnation définitive de leurs propriétaires pour des affaires de corruption.

Les usines sont essentiellement celles de montage de véhicules (Hyundai, Sovac, Suzuki…), des unités de ciment de sidérurgie (M’sila et Annaba ), des raffineries d’huile (Jijel, Oran et Alger), des usines de production de médicaments (Reghaia, Tissemsilt) et des raffineries de sucre. Toutes ces unités ont été récupérées par l’Etat, a indiqué le ministre. Au total, 401 lots de foncier industriel ont été saisis.

« Voilà les 20 milliards de dollars »

Dans le foncier agricole, M. Tebbi a donné uniquement le chiffre des grandes propriétés récupérées. Il s’agit de 229 périmètres agricoles dont la surface varie entre 5.000 et 15.000 hectares, situés à El Bayadh, Djelfa, Tipaza, mascara, Adrar…

Concernant les biens immobiliers, le ministre de la Justice a cité 14 promotions immobilières de 1000 logements et plus, 44 bâtiments avec locaux et parkings, 211 villas de luxe, 1497 logements de haut standing, 281 bâtiments en construction, 21 complexes touristiques, 596 locaux commerciaux, en plus de stations-services et de carrières.

S’agissant des biens meubles saisis, ils sont au nombre de 23 774. Il s’agit d’avantages portuaires à Alger, Béjaïa, Skikda et Mostaganem, au moins deux avions, dont un valant plusieurs millions de dollars, 25 bateaux et yachts, 4.203 bus et camions gros tonnage, 821 véhicules utilitaires, 1330 gros engins, 236 machines agricoles et 7000 véhicules touristiques.

Le ministre de la Justice n’a pas précisé les sommes d’argent récupérées après la condamnation des oligarques pour corruption, mais il a indiqué que 6447 comptes bancaires ont été saisis ainsi que 99 titres bancaires.

Cela, en plus de matériel médical, des médicaments, des bijoux et montres de luxe, de l’argent liquide et même des sociétés de gestion de chaînes de télévision. « Voilà les 20 milliards de dollars », a asséné Abderrachid Tebbi à l’adresse de ceux qui ont remis en cause le chiffre avancé par le président.4

Aussi hallucinants soient-ils, ces chiffres ne représentent qu’une partie des biens et fonds détournés durant le règne d’Abdelaziz Bouteflika.

Il faudra ajouter tous ceux sur lesquels la justice n’a pas tranché définitivement, ceux dont les propriétaires n’ont encore été jugés ou ne sont pas débusqués ainsi que ceux qui ont été transférés à l’étranger, et pour lesquels 220 commissions rogatoires et demandes d’entraide judiciaires ont été délivrées au niveau de plus de 30 pays, selon le ministre de la Justice.

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