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Boukrouh : sous Gaid Salah, l’ANP est « devenue l’armée du Président »

Boukrouh : sous Gaid Salah, l’ANP est « devenue l’armée du Président »

Facebook - Noureddine Boukrouh

L’ANP est-elle une « armée républicaine », comme l’a affirmé la semaine dernière le général Ahmed Gaid Salah , chef d’état-major et vice-ministre de la Défense nationale ? Noureddine Boukrouh exprime clairement ses doutes. Le fondateur du Parti du renouveau algérien (PRA) et ex-ministre estime que l’armée algérienne s’est surtout mise au service d’un seul homme : le président Bouteflika.

« Dans la réalité, l’Armée algérienne est devenue sous la chefferie du général Gaïd Salah l’armée du Président, lequel président et ministre de la Défense nationale a changé la Constitution plusieurs fois durant ses quatre mandats pour en faire un habit sur-mesure, un justaucorps qui lui colle à la peau comme l’habit porté par certains artistes ou sportifs », écrit-il dans une nouvelle contribution postée sur sa page Facebook.

Nourredine Boukrouh accuse Bouteflika d’avoir enfermé les Algériens « dans sa « pensée » politique fantasque et intempestive » et d’avoir conduit le pays vers l’impasse. « Nous sommes dans une impasse, lui, ne pouvant plus gouverner selon les paramètres admis, et nous, ne pouvant rien faire pour préserver notre pays de la crise économique qui nous guette et de la prédation des vautours qui tournoient au-dessus de nos têtes », ajoute-t-il.

Dans son contexte, Boukrouh s’interroge sur les dernières déclarations de Gaid Salah concernant le caractère républicain de l’armée. « Quel sens peut revêtir des déclarations d’allégeance à la République quand cette allégeance ne va pas au « peuple souverain » mais à un homme invisible, inaudible et notoirement dépourvu de ses moyens physiques et intellectuels ?  Quand le haut-commandement de l’Armée, à la suite d’un enchaînement de décisions et de restructurations, est devenu le bras armé et ponctuellement menaçant d’un régime moribond, d’un pays sans gouvernance et d’un Etat qui n’est plus Gérant ou Garant, mais tout simplement Errant… ».

Selon lui, « le désordre constitutionnalisé et le despotisme institutionnalisé actuels se cachent derrière la « légalité » et le « républicanisme de l’Armée » pour empêcher le peuple d’exercer sa souveraineté et de conquérir sa citoyenneté ». Et de poursuivre : « Voilà dans quels termes se pose le problème de l’Algérie depuis le 5 juillet 1962 ».

« Les choses qui vont sans dire allant mieux en les disant, je réitère que je n’appelle pas l’Armée à un coup d’Etat mais affirme en toute responsabilité que le pourrissement de la situation qui nous est faite sape de plus en plus le moral de la nation, érode l’autorité de l’Etat, pousse aux troubles sociaux et que, devant de tels dangers, il n’y a pas que le coup d’Etat comme moyen d’action. Il y a la persuasion à moindre coût, dont les vertus du « dialogue » si cher au discours officiel et à notre diplomatie », conclut-il.

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