Nabil A., 30 ans, a été interpellé par la police algérienne le 13 février dernier à Maghnia, une ville proche de Tlemcen, révèle le journal français Le Parisien.
L’homme est suspecté d’avoir dérobé 15 millions d’euros de diamants durant l’agression et la séquestration d’un diamantaire le 13 mars 2017 à Genève (Suisse), indique le quotidien.
Ce soir-là, le diamantaire est kidnappé à son domicile par trois hommes encagoulés et armés. Sous la menace d’un revolver et d’une grenade, les braqueurs contraignent l’homme à leur ouvrir les portes de sa société, située dans le centre-ville de Genève, relate Le Parisien, qui poursuit le récit.
Après l’avoir forcé à ouvrir les coffres forts, ils mettent la main sur une importante quantité de petits diamants blancs, taillés pour le sertissage et couvrent les lieux de mousse d’extincteur pour effacer leurs traces. Après quoi, ils abandonnent leur victime, alors ligotée et bâillonnée, dans le coffre de sa voiture, en campagne. L’homme parvient à se libérer et prévient la police.
Appréhendé grâce à une vidéo Youtube
Les policiers de la brigade de répression du banditisme de Genève disposent de peu d’informations. Ils savent seulement que les malfaiteurs parlent français et qu’ils ont pris la fuite à bord d’une Citroën C4 bleu foncée immatriculée en France.
Les forces de l’ordre suisses prennent contact avec leurs homologues belges, « spécialisés depuis 2011 dans la réalisation d’appels à témoin vidéo sur Youtube », souligne le Parisien. La diffusion de la vidéo se révèle bénéfique puisque les policiers reçoivent plusieurs appels téléphoniques dont certains sont utiles pour l’avancée de l’enquête. Ils désignent Nabil A. comme étant l’homme au visage grêlé, visible sur la vidéo. « Sur le film, on comprend qu’il dirige l’opération », indique une source proche du dossier, toujours d’après les informations relayées par le journal.
Un radicalisé qui s’est réfugié chez sa famille, en Algérie
Originaire de Rueil-Malmaison, en région parisienne, l’homme, fiché S, est connu des services de renseignements français pour être radicalisé. Par le passé, le Franco-algérien a eu affaire à la justice française pour des délits mineurs, actes de violence, menaces et port d’armes prohibées. Il est également soupçonné d’être impliqué dans plusieurs affaires criminelles non élucidées en France, précise le Parisien.
Se sachant recherché en France et en Suisse, Nabil A. prend la direction de l’Algérie où il se réfugie à Maghnia, dans la ville de sa famille. Le Parisien indique aussi que le braqueur dévoile sur son compte Facebook (publié sous une fausse identité) ses opinions en faveur de l’État islamique, relaie des déclarations du chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, ou incite à commettre des attentats terroristes.
Ces opinions attirent l’attention des autorités et la police algérienne l’arrête à son domicile sur la base du mandat d’arrêt international émis par la Suisse. Écroué, l’homme sera jugé sur place pour cette affaire de braquage, puisque l’Algérie n’extrade pas ses ressortissants, finit d’expliquer le quotidien.