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« Ce vendredi, nous allons assister à un raz-de-marée populaire dans le pays »

« Ce vendredi, nous allons assister à un raz-de-marée populaire dans le pays »

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Des informations font état de l’installation ce jeudi de barrages filtrants de la gendarmerie pour empêcher les manifestants venus des autres wilayas gagner Alger. Avez-vous plus d’informations ce soir ?

Abdelwahab Ferasoui, président de RAJ. Effectivement, des barrages filtrants de la gendarmerie sont installés sur tous les axes routiers menant à Alger depuis l’est, l’ouest le sud. De nombreux citoyens venus d’autres wilayas pour marcher demain à Alger sont bloqués sur la route par un fort dispositif de sécurité.

Malheureusement, le pouvoir continue d’ignorer les revendications des Algériens. Nous constatons depuis quelques jours un retour aux anciennes pratiques répressives du système. Mardi, une manifestation d’étudiants a été réprimée à Alger. Hier mercredi, ce sont les syndicalistes qui ont été malmenés lors de leur marche à Alger. Aujourd’hui, ces barrages ont été installés pour empêcher les citoyens de marcher à Alger.

Nous dénonçons ces pratiques qui constituent pour nous une preuve de l’absence de volonté de changement chez le pouvoir. Le régime cherche désormais à étouffer le mouvement populaire pour recycler le système. Nous n’allons pas le laisser faire.

Avec ces blocages et ces intimidations, les Algériens vont-ils marcher demain vendredi comme les semaines précédentes ?

Ce vendredi, nous allons assister un raz-de-marée populaire à Alger et dans toutes les villes du pays. Il y aura plus de manifestants que les semaines précédentes. Le peuple va sortir en force demain.

Les Algériens considèrent les dernières déclarations et initiatives du pouvoir comme autant de provocations : tentatives d’interdire les marches, déploiement des forces de l’ordre, convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle…Toutes ces actions sont des provocations. Pour le peuple, c’est un retour à case départ. Or, les Algériens ne sont pas sortis depuis le 22 février pour au final avoir comme proposition de sortie de crise une élection dans trois mois, organisée par le même pouvoir, la même administration. C’est inadmissible. C’est du mépris. Et le peuple va donner sa réponse. Une réponse claire qui consistera à demander le départ du système.

Le dernier discours du chef d’état-major est une insulte aux Algériens. Il a encore accusé la « main étrangère » d’être derrière les manifestations. Aucune puissance étrangère, aucun pays, n’est capable de faire sortir les Algériens. Ils sortent parce qu’ils sont convaincus de leur démarche pour leur pays. Ils savent aussi que la seule menace pour l’Algérie c’est ce système. C’est un système qui produit de l’instabilité et qui ose se présenter comme un garant de la stabilité.

En plus des tentatives d’interdire les marches, avez-vous constaté des actes d’intimidations ou des restrictions en matière de libertés ?

Nous avons constaté une volonté de fermer et de revenir aux années de répression. On l’a vu cette semaine à Alger, avec les étudiants et les syndicalistes. Si on ne fait rien, ces pratiques vont s’étendre à toute la société, comme avant. Il faut maintenir la pression. Il faut manifester à Alger et ailleurs, même durant les jours de semaine pour faire aboutir le mouvement populaire et préserver notre liberté.

À RAJ, nous avons, pour la première fois organisé, ce jeudi, notre Forum en plein-air au jardin Sofia d’Alger. Nous avons décidé d’organiser tous les prochains forums en plein-air. Nous devons réoccuper les espaces publics. Ils sont à nous.

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