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« C’est le bon moment pour la France de renforcer ses positions » sur le marché algérien

« C’est le bon moment pour la France de renforcer ses positions » sur le marché algérien

La France veut prendre part à la politique d’industrialisation de l’Algérie. Ses entreprises s’intéressent à quatre secteurs dynamiques, dont ceux sur lesquels l’Algérie cherche à s’appuyer pour relancer son industrie.

Présence très remarquée de Stéphane Romatet, ambassadeur de France en Algérie, au quatrième Forum du partenariat industriel algéro-français, tenu ce mardi 4 juin à Alger.

La présence de son premier représentant en Algérie symbolise l’intérêt que porte de nouveau la France au marché algérien où elle a été bousculée ces dernières années notamment par les Chinois, Turcs et autres.

Bien que la France ne soit plus le premier fournisseur de l’Algérie depuis une dizaine d’années, ses opérateurs n’ont jamais réellement « désinvesti » dans ce pays, souligne dans une déclaration à TSA, Romain Keraval, directeur de Business France Algérie, qui organise le Forum.

Et il a quelques chiffres pour étayer son propos : environ 250 filiales détenues à plus de 50% par des capitaux français sont présentes en Algérie, avec des investissements cumulés de 3 milliards d’euros. En dessous du seuil de la moitié du capital, c’est « plusieurs centaines » d’entreprises françaises qui sont présentes en Algérie, selon lui.

Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 11,8 12 milliards d’euros en 2023, une hausse de 5,3% par rapport à 2022. Stéphane Romatet qui qualifie dans une déclaration à TSA l’Algérie de « partenaire économique extrêmement important pour la France », se dit convaincu que les deux pays peuvent « faire beaucoup mieux ».

« Nous avons des relations commerciales qui représentent une douzaine de milliards d’euros chaque année. Là-dessus, il y a une part très importante qui est consacrée aux hydrocarbures, près de la moitié », dit-il, ajoutant que les investissements industriels français en Algérie pourront permettre de « tirer parti des atouts très nombreux de ce pays, tirer parti aussi de cette nouvelle politique visant à nouer des partenariats avec les entreprises étrangères ». « C’est le bon moment aujourd’hui pour que la France puisse renforcer ses positions économiques sur le marché algérien », juge-t-il.

Le nouvel attrait de l’Algérie est dû à deux facteurs : évidemment son « potentiel industriel extrêmement élevé », tel que le qualifie Stéphane Romatet, ainsi que les réformes engagées ces dernières années et la nouvelle orientation vers l’industrialisation du pays.

Algérie : la politique d’industrialisation intéresse les Français

S’agissant du potentiel, l’ambassadeur de France à Alger évoque « des chiffres extrêmement ambitieux pour développer le secteur Industriel » et fait part de la disposition de son pays à contribuer, via ses entreprises, « à créer une base industrielle qui est absolument indispensable » pour l’Algérie. Le diplomate cite certains secteurs porteurs et à fort potentiel : l’industrie pharmaceutique, l’agro-alimentaire, la mécanique, l’industrie automobile…

Le directeur de Business France Algérie confirme et détaille le potentiel algérien dans ces filières : « une petite centaine » d’acteurs dans l’industrie pharmaceutique, environ 200 « grands acteurs » dans l’agro-alimentaire « qui peuvent travailler avec les industriels français », sans oublier d’autres secteurs qui « peuvent se développer davantage » et permettre des partenariats comme la mécanique et l’automobile et bien sûr le secteur historique de l’énergie.

« C’est le rôle du dispositif français présent ici en Algérie, l’ambassade de France, Business France, la Chambre de commerce algéro-française, d’inciter les entreprises françaises à venir en Algérie », remarque l’ambassadeur Stéphane Romatet.

Pour ce quatrième Forum, une douzaine d’entreprises françaises de domaines industriels variés (pharmaceutique, mécanique…) ont fait le choix de venir en Algérie pour explorer le marché et rencontrer d’éventuels partenaires, fait savoir Romain Keraval. L’objectif étant d’ « encourager le partenariat » et « promouvoir l’industrialisation en cours du marché algérien ».

Parmi les éventuels investisseurs présents, TSA a pris attache avec un franco-algérien, Mourad Louati, président de Before IC Technologies, un Bureau d’études spécialisé en automatismes et supervision.

L’entreprise est déjà présente à Nantes et Sfax (Tunisie) et son président est venu voir la possibilité d’ouvrir une filiale en Algérie. « L’objectif est de collaborer avec les entreprises algériennes, travailler sur des projets d’envergure dans les technologies, sur les projets de production locale et aussi sur les projets internationaux », dit le dirigeant de ce bureau qui réalise des études techniques ainsi que des conceptions électriques et logicielles pour les process industriels des usines…

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