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Championne olympique en 1992 : les confidences de Hassiba Boulmerka, 30 ans après

Qui ne se souvient pas de Hassiba Boulmerka, la jeune femme qui a offert à l’Algérie la première médaille olympique de son histoire, en 1992 à Barcelone.

Plus de 30 ans après son exploit, la native de Constantine est toujours active, même si elle se fait quelque peu discrète.

Elle fait de nouveau parler d’elle à l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024 prévus l’été prochain, en participant à la promotion des valeurs olympiques et de la place de le femme dans ces jeux planétaires.

À 55 ans, Hassiba Boulmerka est restée sportive dans l’âme. En plus d’être la vice-présidente du Comité olympique algérien (COA), elle est aussi membre de la commission « égalité des genres » au Comité olympique international (CIO).

À quelques mois des JO de Paris 2024, elle est invitée par le comité d’organisation afin de contribuer à promouvoir auprès des jeunes la pratique du sport.

Athlète, elle avait contribué à favoriser l’accès des femmes à la pratique sportive en Algérie et dans le monde. Et elle n’a pas changé. « Dirigeante, je continue d’aller dans le même sens que quand j’étais athlète », affirme Hassiba Boulemarka au site Liik du journaliste franco-algérien Rachid Arhab dans une vidéo mise en ligne lundi dernier.

« La présence des femmes aux Jeux olympiques, ça a été toujours une bataille, jusqu’à aujourd’hui encore. Vous allez être témoins des JO 2024 où il y aura une parité hommes-femmes », explique-t-elle à des jeunes parisiens venus l’écouter.

Hassiba Boulmerka : « Quand j’ai gagné en 1992… »

Interrogée par un enfant sur son sacre au JO de 1992 au 1500 mètres, Hassiba Boulmerka a bien voulu partager ce qu’elle avait ressenti.

« Quand j’ai gagné en 1992, j’ai éteint la lumière dans ma chambre, il y avait seulement la lumière du balcon. Le courant d’air balançait la médaille et moi je la regardais », se remémore-t-elle.

« C’est comme quelqu’un qui va mourir, il a tout le film de sa vie. Moi j’avais tout le film de cette période qui tournait dans ma tête, tout ce que j’avais enduré », ajoute celle qui est aussi double championne du monde sur la même distance en 1991 et 1995.

Hassiba Boulmerka avait remporté la médaille olympique, la première de l’histoire de l’Algérie, alors que le pays était ensanglanté par le terrorisme. C’était une bouffée d’oxygène et un motif d’espoir pour tout le peuple.

La femme n’a pas oublié. « Je suis arrivée à un moment où mon pays traversait une période difficile de violence, de terrorisme, de fanatisme… Et moi je suis arrivée en tant que femme qui donne de l’espoir, qui donne du courage », dit-elle.

« Nous les sportifs de haut niveau, quand on gagne des médailles, c’est notre héritage, on vit avec ça jusqu’à la fin de nos jours », conclut la championne olympique et du monde.

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