La pandémie du Coronavirus met en lumière le rôle du mouvement associatif. En tant qu’association d’aide aux démunis, quel message pouvez-vous passer en ces temps de crise sanitaire inédite ?
Ali Chaouati président de l’association Kafil El Yatim de la wilaya de Blida : Aujourd’hui, nous sommes en crise. Nos concitoyens doivent savoir qu’il s’agit d’une crise sanitaire et non pas d’une crise alimentaire. Toute la problématique est de savoir comment se comporter face à ce virus mortel que seul le confinement sanitaire peut juguler à condition que nos concitoyens s’y conforment rigoureusement. Les produits alimentaires viennent en seconde position et par voie de conséquence, il ne faut pas perdre de vue que nous sommes dans une crise sanitaire. Ceci implique que nous ayons une véritable prise de conscience. L’autre point est que cette crise sanitaire a eu un impact sur la vie quotidienne des citoyens avec le confinement sanitaire, et sur l’activité commerciale, etc. Il y a en ce moment des gens qui sont confinés chez eux et qui ont besoin d’aide.
Comment s’organisent les opérations de collecte de dons et leur acheminement aux habitants ?
Il y a lieu de rappeler que des opérations de solidarité ont vu le jour même en dehors de la wilaya de Blida, que ce soit des initiatives individuelles ou de la part d’entreprises économiques ou d’organisation patronale comme le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI) et de la Chambre de commerce, etc. Les associations parmi lesquelles Kafil El Yatim, essaient de collecter ces aides qui leur parviennent et les redistribuent aux démunis. En ce qui concerne notre association, elle s’occupe de la catégorie des orphelins et des veuves auxquels nous fournissons de l’aide. Cependant, dans ce contexte exceptionnel nous distribuons aussi des aides aux démunis même en dehors du cercle des orphelins.
D’où proviennent les aides et comment se fait l’opération de redistribution ?
Les aides nous proviennent de Blida et en dehors de cette wilaya. Une fois collectées, nous procédons à leur redistribution au profit des orphelins, les veuves et les démunis, en collaboration avec les comités de quartiers, les imams, les associations agréées, les Scouts, etc. Il faut savoir que l’opération de distribution des aides n’est pas facile, il s’agit d’un vaste territoire et de 25 communes dont certaines sont très éloignées du chef-lieu de wilaya ce qui implique une conjugaison des efforts et une grande coordination. Nous avons déjà initié une opération de solidarité – qui sera suivie par d’autres- avec le concours des CEIMI, et nous essayons de coordonner avec l’ensemble des institutions à leur tête la wilaya de Blida en vue de faire parvenir les aides aux démunis dans les quatre coins de la wilaya. Il faut savoir que certaines aides parviennent aux services de la wilaya et d’autres parviennent directement à notre association.
Il est important d’unir nos forces pour dépasser cette période et là nous interpellons nos concitoyens sur la discipline, car nous estimons que les prochains jours seront plus difficiles si le confinement vient à se poursuivre notamment concernant le volet alimentaire.
Comment réagit la population de Blida face au confinement total ?
Nous constatons qu’il y a de plus en plus de respect de ce confinement. Il y a certaines régions où le confinement est respecté en partie et d’autres où le respect est très important. Mais globalement, la mesure est respectée parce que la population a pris peur surtout en ayant écho qu’un tel est décédé dans tel endroit à cause du coronavirus, une peur qui s’est accentuée par les informations dans les médias sur le nombre grandissant des décès. Tout ça fait que la population s’astreint au confinement. Pour notre part, nous ne cessons de sensibiliser nos concitoyens quant au fait que l’aspect sanitaire doit primer sur tout, et ce par différents moyens notamment les réseaux sociaux.