search-form-close
Convocation du corps électoral : et après ?

Convocation du corps électoral : et après ?

Le suspense autour du déroulement de la prochaine élection présidentielle a pris officiellement fin ce vendredi 18 janvier. Abdelaziz Bouteflika a signé un décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle qui se déroulera le 18 avril prochain.

« En application de l’article 136 de la loi organique relative au régime électoral, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République a pris ce jour (vendredi), un Décret présidentiel convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle qui se déroulera le jeudi 18 avril 2019 », a annoncé un communiqué de la République.

La convocation du corps électoral était attendue comme un acte qui permettrait un début de décantation de la situation. Désormais, on sait que le scrutin aura lieu le 18 avril prochain et que l’idée du report et du passage du quinquennat au septennat est définitivement abandonnée. Car, comme l’a expliqué hier jeudi à TSA la constitutionnaliste Fatiha Benabou, il n’existe aucun outil légal pour reporter le scrutin une fois le corps électoral convoqué.

Mais pour la grosse interrogation, il faudra sans doute attendre encore pour avoir une réponse. Qui sera candidat à l’élection et, surtout, qui ne le sera pas ? Plus clairement, le président Bouteflika briguera-t-il un cinquième mandat ? Nul doute que c’est de la décision du chef de l’Etat que dépendra celle des autres potentiels présidentiables, sachant que les chefs des principaux partis de l’opposition, comme Ali Benflis, ont tous fait part de leur façon de voir les choses : hors de question de s’engager dans une course perdue d’avance.

Bouteflika ne se présentera pas pour perdre et c’est le fait qu’il n’a pas encore clairement renoncé qui explique le silence de la classe politique et le fait qu’aucune candidature de poids n’a été annoncée jusque-là, alors qu’il ne reste que trois mois pour le scrutin.

L’autre inconnue reste l’attitude du « nouveau venu » sur la scène politique, le général-major à la retraite Ali Ghediri auquel d’aucuns prêtent avec de plus en plus d’insistance l’ambition de briguer la magistrature suprême. Aura-t-il la témérité de le faire face au président Bouteflika et contre l’avis de l’armée qui l’a rendu destinataire de plusieurs mises en garde publiques et qui s’est presque positionnée contre sa candidature en jugeant son ambition « démesurée » et « pas en rapport avec (ses) véritables capacités sur plus d’un plan » ?

Rien ne permet de percer le mystère des intentions réelles du général à la retraite ni de jauger le poids des supposés soutiens dont il disposerait tant, à l’instar du reste de la classe politique, il se mure lui aussi dans le silence depuis son interview tapageuse accordée à El Watan il y a trois semaines.

La convocation du corps électoral ne signifie donc pas forcément la candidature de Abdelaziz Bouteflika ni son renoncement. Les Algériens devront prendre leur mal en patience et garder un œil sur les chefs des partis de la majorité, véritable et unique baromètre des intentions du pouvoir. C’est de leur silence que sont nées toutes les supputations en rapport avec la prochaine présidentielle et seule la fin de leur mutisme permettra de voir plus clair.

Plus concrètement, on saura qu’Abdelaziz Bouteflika sera candidat lorsque le FLN, le RND, le MPA et les autres se (re)mettront à le supplier de continuer son œuvre et à ressasser ses réalisations. Cette fois, et ça saute aux yeux, ils sont très en retard sur les délais. A pareille période en 2014, Amar Saâdani, alors chef du vieux parti, avait déjà sorti les tambours.

| LIRE AUSSI : Présidentielle : décantation ou premier pas dans l’inconnu ?

  • Les derniers articles

close