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Coronavirus : le déconfinement progressif ne signifie pas la fin de la crise

Coronavirus : le déconfinement progressif ne signifie pas la fin de la crise

Au moment où les Algériens s’apprêtent à retrouver une vie normale à la faveur de la levée progressive des mesures drastiques de prévention contre le Covid-19, le nombre de contaminations ne baisse pas, avec une courbe plane se stabilisant à un peu plus d’une centaine de cas positifs quotidiens.

L’Algérie a pourtant failli crier victoire lorsque la courbe a entamé une baisse régulière le 26 mai jusqu’à descendre sous la barre des 100 contaminations le 4 juin (98 cas).

Mais dès le lendemain, elle est repassée au-dessus de ce seuil symbolique pour ne plus redescendre. Sur le terrain, ces chiffres se vérifient aisément par la pression marquée sur les hôpitaux des régions les plus touchées où des témoignages de praticiens font état d’un taux d’occupation des lits dépassant de nouveau les 100%, après une baisse constante de plusieurs semaines.

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Seconde vague de l’épidémie ? Les spécialistes hésitent à franchir le pas, mais leur constat est unanime : la crise sanitaire est loin d’être derrière nous et une situation encore plus compliquée n’est pas à écarter si les règles de prévention continuent à être ignorées comme elles le sont depuis au moins la fin du Ramadan.

Parmi les comportements décriés, les regroupements, les files d’attente devant les magasins dont certains ont ouvert illégalement, les déplacements, le non-respect de la distanciation sociale et le non-port du masque.

Ultime rempart efficace contre la propagation du virus devant l’inéluctabilité de la reprise de l’activité pour des raisons économiques et sociales évidentes, le masque n’est, hélas, pas porté par tout le monde.

Nonchalance de beaucoup de citoyens certes, mais aussi manque de vision des autorités qui n’ont pas fait en sorte que le masque soit accessible à tous par le contrôle des prix au niveau de toute la chaîne de fabrication et de distribution, ou, si les coûts étaient réellement élevés (80 Da l’unité jetable), par une subvention conjoncturelle.

Appliquer fermement la mesure aux seuls automobilistes est tout aussi incompréhensible, le risque de transmettre ou de contracter du virus étant plus élevé dans les marchés et autres lieux publics que dans l’habitacle d’un véhicule.

À la veille de l’entame de sa seconde phase, ce dimanche 14 juin, la question d’une remise en cause du plan de déconfinement n’est pas posée.

Lors de sa rencontre avec la presse nationale, diffusée vendredi soir sur l’ENTV, le président de la République a tout juste écarté un déconfinement total immédiat, impliquant l’ouverture des frontières et la reprise des liaisons aériennes et maritimes avec les foyers mondiaux de la pandémie.

« Tant qu’il y a des morts chez nous et tant que l’épidémie continue de se propager même de manière maîtrisée, on ne peut pas tout ouvrir (…) Si j’ouvre les liaisons aériennes, les avions iront dans des pays qui comptent 400.000-500.000 cas positifs et de nombreux décès. Donc, soyons prudents », a expliqué Abdelmadjid Tebboune.

Ce samedi, la wilaya d’Alger a fixé les règles à observer pour la reprise de l’activité des taxis urbains, lundi 15 juin, comme prévu. La wilaya d’Oran l’avait précédé sur la même voie.

Tout indique que le gouvernement ne reviendra pas sur son plan de déconfinement mais un effort de communication devra être fait pour expliquer ce fait tout simple : la levée progressive du confinement est dictée par la situation économique et sociale, de larges franges de la population ne pouvant pas supporter un arrêt prolongé de l’activité, et non par un recul significatif de l’épidémie et la maîtrise de la situation.

Le danger n’est pas définitivement écarté et beaucoup de spécialistes mettent en garde contre une situation encore plus compliquée en cas de débordement des structures de santé qui risque d’engendrer une démobilisation du corps médical après plusieurs mois d’efforts intenses.

Les images choquantes de l’hôpital de Constantine en sont le signal précurseur. La vigilance est plus que jamais de mise.

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