Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a annoncé ce dimanche que l’Algérie est entrée en phase 3 de la propagation de l’épidémie du coronavirus, ayant contaminé au 22 mars à 10h 139 personnes et causé la mort de 15 d’entre eux.

« L’Algérie est entrée en phase 3 de l’épidémie du coronavirus et, par conséquent on doit se préparer au pire », a déclaré M. Benbouzid dans un entretien à la chaîne Une de la radio nationale.

Le ministre de la Santé n’a pas fourni plus de précisions à la population sur en quoi consiste cette phase pour le pays ou les citoyens.

Dans les faits le stade 3 signale l’entrée du pays dans la phase la plus critique de l’épidémie du coronavirus. Alors que la phase 1 consiste à « freiner l’introduction du virus sur le territoire » et que la phase 2 consiste à « freiner la propagation du virus sur le territoire », la phase 3 consiste à « atténuer les effets de la vague épidémique et de prévenir la saturation du système sanitaire », selon le Plan national de Prévention et de lutte « Pandémie grippale » des autorités françaises, modèle dont s’inspire l’Algérie.

« Le stade 3 marque l’arrêt de la surveillance individuelle des cas. Il prévoit l’adoption de mesures visant à assurer la continuité de la vie sociale et économique (recours au chômage partiel, activation de solutions de continuité pédagogique, surveillance des prix et de la distribution des produits…) ainsi que le maintien des missions des services essentiels et les secteurs d’activité d’importance vitale (activités de défense, collecte des déchets, fourniture d’énergie, industrie pharmaceutique…) », expliquent les autorités françaises.

Concrètement, plusieurs mesures incluses dans la phase 3 ont d’ores et déjà été prises par les autorités algériennes, à l’image de la fermeture des écoles et autres établissements d’éducation, la restriction des activités collectives (rassemblements, spectacles, rencontres sportives), appels à la mise en œuvre de mesure de distanciation physique, ou encore l’acquisition de produits de santé et équipements de protection individuelle pour les malades et les sujets contacts.

« L’augmentation rapide du nombre de cas signe le début de la vague épidémique. Le stade 3 marque l’arrêt de la surveillance individuelle des cas par l’institut de veille sanitaire. Il s’agit dès lors de limiter la contagion par des mesures barrières, de réduire la charge sur le système de santé, de limiter l’absentéisme au travail, de renforcer la capacité de réponse sanitaire », souligne encore le plan national français de prévention et de lutte « pandémie grippale ».

« Pendant la vague épidémique, la saturation du système sanitaire peut intervenir très vite. L’alerte doit donc être très rapide et les mesures de réponse doivent pouvoir être déclenchées sans délai », indique la même source, qui fait savoir qu’ « en cas de saturation des moyens sanitaires, des priorités de traitement devront être appliquées ».

« A l’échelle d’une grande entreprise, le pourcentage de personnes malades simultanément ne devrait pas dépasser 10%, mais il peut être sensiblement plus important à l’échelle de groupes de personnes travaillant ensemble. L’absentéisme en situation de pandémie pourra être supérieur au nombre de malades (garde d’enfants, difficultés de transport, etc.) », précise par ailleurs le plan des autorités françaises.