Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, dit « espérer » que le port du masque se généralise au sein de la population. Il plaide même pour que cette mesure entrant dans le cadre de la prévention contre la Covid-19 soit rendue obligatoire sous peine d’amende comme c’est le cas du port de la ceinture de sécurité par les automobilistes.
« Il faut que tout le monde porte la bavette qui reste un bouclier. La contamination est aérienne (postillons), si on met un masque on se protège et on protège autrui », insiste M. Benbouzid.
Intervenant, ce matin sur les ondes de la Radio Chaîne I, Abderrahmane Benbouzid a saisi l’occasion pour inviter les familles à fabriquer leurs propres masques à partir d’un simple tissu.
Ce type de masque peut s’avérer meilleur que les masques chirurgicaux qui sont des bavettes anti-projection. Il a exhorté les citoyens à faire preuve de plus de vigilance et de ne pas réduire à néant les avancées réalisées jusqu’ici dans la lutte contre le Covid-19.
Le ministre a expliqué que la hausse subite des cas déclarés est due principalement à l’augmentation des tests après l’ouverture de plusieurs centres de dépistages à travers différentes régions du pays, sachant qu’au début de l’épidémie, la mission était assurée seulement par l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA).
En second lieu, l’augmentation du nombre de cas déclarés est liée aussi à la forte activité humaine consécutivement à l’assouplissement du confinement sanitaire qui a coïncidé avec le début du mois de Ramadan.
Il considère que les mesures de prévention contre le Covid-19 et les interventions des experts ont été suffisamment médiatisées pour que l’on dise que la campagne de sensibilisation n’a pas fonctionné.
S’agissant de l’évolution de l’épidémie, M. Benbouzid juge que la situation est « encore inquiétante mais lorsque nous regardons les chiffres, nous pouvons dire qu’il y a une stabilisation et que nous maîtrisons la situation ».
Le ministre a indiqué que la situation est « maîtrisée », non pas par le nombre de cas confirmés mais du point de vue de la diminution des décès grâce au protocole thérapeutique et la mobilisation du corps médical.
Autre point de satisfaction pour Benbouzid : le nombre limité de cas admis en réanimation qui est actuellement de 18 cas.
Pour lui, la disponibilité des moyens de protection ne se pose plus. Le stock en bavettes est estimé à 20 millions, en plus de 5 millions qui ont été distribuées aux hôpitaux.
Le secteur de la formation professionnelle a participé à cet effort national en mettant à la disposition des services de santé une quantité de 2 millions de masques fabriqués dans les centres de formation professionnelle, a précisé le ministre.
Idem pour les solutions hydroalcooliques, dont le problème de disponibilité ne se pose plus.
Le ministre a écarté le scénario selon lequel la virulence du Covid-19 va diminuer avec l’été, citant les cas de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de Qatar qui enregistrent des centaines de cas alors qu’ils connaissent des pics de chaleur importants.
Il prévient que l’on va devoir « cohabiter avec ce virus pendant encore plusieurs mois. Il y a encore long chemin pour se débarrasser de ce virus. Aussi, nul ne saurait dans le cas où cette épidémie s’estompait, si une seconde vague ne surgira pas « .
