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Covid-19 : pourquoi une 4e vague est inévitable en Algérie

Covid-19 : pourquoi une 4e vague est inévitable en Algérie

Bien que le nombre de cas covid-19 semble se stabiliser en Algérie, avec un peu plus de 100 nouvelles contaminations en moyenne en 24 H,  le risque d’une quatrième vague de la pandémie persiste.

De nombreux spécialistes prévoient un nouveau pic épidémique en Algérie. Pour eux, une quatrième vague n’est plus un risque, mais une réalité à laquelle il faut se préparer.

| Lire aussi : Vaccins contre le covid-19 : le paradoxe algérien

« Tous les indicateurs augurent d’une montée d’une quatrième vague dans notre pays« , affirme docteur Mohamed Bekkat Berkani, président de l’ordre national des médecins praticiens.

Un constat partagé par le professeur Mostefa Khiati, président de la Fondation pour la recherche médicale (Forem). Pour lui, le risque de voir une nouvelle vague « existe« .

« La recrudescence des cas de covid dans plusieurs pays européens implique qu’il y a aujourd’hui une prédisposition de l’Algérie à vivre une nouvelle vague« , a-t- il prévenu.

Pour ces deux spécialistes, de nombreux éléments pointent vers une détérioration de la situation sanitaire dans notre pays.

4e vague : les facteurs favorables

Pour Dr Bekkat Berkani, il y a tout d’abord la saisonnalité. « Le froid et l’humidité facilitent la pénétration des virus« . Autre élément, « la population a complètement abandonné les gestes barrières. Nous le constatons tous les jours dans les rues« , a-t-il déploré.

Troisième facteur de risque, selon le spécialiste, « la réticence et le retard enregistré dans la campagne de vaccination« .

Pour  Pr Khiati, des mesures auraient dû être prises pour éviter cette situation. « Nous n’avons pas investi suffisamment dans la sensibilisation« ,  regrette-t-il.

Le spécialiste prône par ailleurs l’instauration d’un passe sanitaire « souple« , qu’il faut imposer à une certaine catégorie de la population.  « Nous aurions dû prendre des mesures et imposer la vaccination, notamment au niveau des établissements scolaires et des universités« , a-t-il déclaré.

Dans ce sens, le professeur Ali Lounici, chef de service de médecine interne du CHU Tlemcen  affirme que « la campagne de vaccination n’ a malheureusement  pas été accompagnée d’une campagne de sensibilisation ».

« Les autorités doivent passer à l’obligation du pass sanitaire, notamment pour  les étudiants et le personnel soignant« , soutient-il.

Craignant l’effet dévastateur d’une nouvelle vague, le Dr Bekkat Berkani s’interroge : « Reste à savoir si nos structures sont aujourd’hui préparées en matière d’hospitalisation et de sources d’oxygène« .

Interrogé sur la nécessité d’une troisième dose de vaccin contre le covid-19, le Dr Bekkat Berkani explique qu’ »il semblerait que les derniers travaux scientifiques indiquent qu’il y a une baisse d’immunité au bout de six mois » après la vaccination.

« Tant que le virus ne sera pas éradiqué, il faudra certainement se faire vacciner de façon périodique, et en particulier pour les personnes fragiles et les personnes de plus de 65 ans« , explique-t-il.

« L’espoir fait vivre, et parfois, il fait mal vivre« 

Pour  Pr Khiatti, il est difficile de se prononcer. « Actuellement les données scientifiques disponibles à ce sujet ne sont pas assez fiables. Faire une troisième dose dépend d’un certain nombre de facteurs. Il faudrait avant tout,  faire des enquêtes sérologiques pour déterminer la durée d’immunité donnée par deux doses de vaccin« .

Pour le Pr Lounici, l’heure n’est pas au débat sur la troisième dose. « Avant de parler de troisième dose, il faudrait qu’on atteigne une couverture sanitaire minimum de 50 % de la population, et idéalement de 70 ou 80 %« , remarque-t-il. Selon lui,  les travaux scientifiques effectués à ce jour  indiquent « qu’il  faudra probablement vacciner annuellement » contre le covid-19.

Revenant sur l’efficacité et l’espoir suscité par le médicament expérimental anti-covid, le Paxlovid, mis au point par le laboratoire américain Pfizer,  qui réduirait « de 89 % le risque d’hospitalisation ou de décès", le Pr Lounici estime qu’ »il y a actuellement une course au médicament« . « Avant de se prononcer, il faudrait que les résultats des essais cliniques soient diffusés dans des revues scientifiques, et qu’ils soient accessibles pour tous« , ajoute-t-il.

Au sujet du Paxlovid, le Dr Bekkat Berkani ironise : « L’espoir fait vivre, et parfois, il fait mal vivre« .

Pour lui, à ce jour,  il faut se focaliser sur la vaccination contre le covid-19. « La question du prix du médicament se pose. Si le médicament en question  n’est pas à la portée des pays comme le nôtre, il vaut mieux se focaliser sur le vaccin« .

Plus optimiste, le Pr Khiati déclare quant à lui qu’ »il y’aura certainement de nouveaux traitements qui vont apparaître au cours des prochains mois. Tout nouveau produit est le bienvenu s ‘il est efficace« .

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