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Créances impayées dans le BTP : l’aveu d’impuissance de Sellal

Créances impayées dans le BTP : l’aveu d’impuissance de Sellal

Sidali Djarboub / NEWPRESS
Le premier ministre Abdelmalek Sellal

Confrontées au non-paiement de 130 milliards de dinars de créances, les entreprises ont obtenu du gouvernement le droit de ne pas s’acquitter des impôts et taxes en attendant que l’État puisse payer la facture.

La mesure a été décidée par le premier ministre Abdelmalek Sellal, après l’intervention du président du FCE Ali Haddad. Elle intervient au moment où les chantiers de bâtiment sont à l’arrêt, faute d’argent. Mais la « solution provisoire » de Sellal est purement démagogique et déconnectée de la réalité du terrain.

En octroyant ce « sursit », le Premier ministre a simplement éviter d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil des entreprises concernées. Par ailleurs, la portée d’une telle mesure est avant tout symbolique et ne soulagera que marginalement le poids qui pèse sur les acteurs du BTP, et qui risque de les écraser.

En effet, cette décision ne vaudra que pour les cotisations sociales sur les salaires, car le reste (soit la majorité) des taxes et impôts  ne sont réglés qu’après le paiement des factures.

Mais entre-temps, les entreprises continuent à devoir payer les salaires de leurs employés, sauf à les licencier. Elles doivent aussi payer leurs fournisseurs de matériaux de construction (ciment, rond à béton, sable, etc), rembourser leurs dettes aux banques et payer les AGIO bancaires, notamment les intérêts bancaires pour celles qui ont des découverts.

Ainsi, le gouvernement porte l’entière responsabilité dans le drame social que cela représente et vient grossir le rang du chômage.

Toutes ces questions restent en suspens, alors que le Premier ministre n’y répond aucunement, avec une mesure aussi « provisoire » qu’inutile. L’entente entre Sellal et Haddad ne prévoit aucune échéance pour le paiement des créances impayées. Les entreprises doivent attendre, les plus vulnérables vont sans doute disparaître. Les rares acteurs, qui ont pu se diversifier rapidement, résisteront mieux.

Hier à Médéa, le Premier ministre a reconnu qu’il était impossible pour l’État de poursuivre la réalisation de logements au rythme actuel. « Le budget des États-Unis ne nous suffira pas pour poursuivre la réalisation de logements au rythme actuel », a-t-il déclaré, reconnaissant enfin que la politique du logement du gouvernement était intenable.

Il s’agit d’un aveu d’impuissance de la part du gouvernement et un signe assez clair que les caisses de l’État et des banques qu’il contrôle se vident dangereusement et sont donc dans l’incapacité de régler ces dettes.

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