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Crise politique : l’Association des oulémas se dit prête à jouer les intermédiaires

Crise politique : l’Association des oulémas se dit prête à jouer les intermédiaires

Abderrazak Guessoum, président de l’Association des oulémas algériens, a souhaité, ce dimanche 2 juin, le départ d’Abdelkader Bensalah, chef d’État par intérim, après l’annonce du Conseil constitutionnel sur l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle le 4 juillet prochain.

« Nous nous sommes contre personne mais puisque M. Bensalah n’a pas pu organiser l’élection présidentielle comme cela était attendu et n’a pas organisé le dialogue comme cela était attendu aussi, nous souhaitons qu’il soit déchargé de sa mission et remplacée par celui qui peut assurer cette mission », a-t-il proposé lors d’une interview accordée à la Chaîne I de la radio nationale, ce dimanche 2 juin.

M. Guessoum est revenu sur l’appel lancé, jeudi 30 juin, pour une transition politique en Algérie par des savants musulmans algériens de plusieurs écoles doctrinaires.

« Il n’est pas de notre habitude de se mêler de la politique mais en tant que citoyens qui suivent les événements, nous devions donner notre avis sur ce qui se passe dans notre pays. À travers notre appel adressé à la Oumma (nation), nous voulons faciliter la mission à ceux qui agissent sur la scène politique. Nous considérons que cet appel comme une clef pour régler la crise surtout que le mandat du chef d’État actuel se termine 90 jours (après la démission de Bouteflika). La prolongation du mandat s’oppose à certaines revendications populaires. Le hirak veut un renouvellement. Ce renouvellement doit se faire dans le cadre de la Constitution. D’où notre demande de faire appliquer les articles 7 et 8 de la Constitution qui stipule que le peuple est la source de tout pouvoir»,a-t-il développé.

Les marches du vendredi sont, selon lui, un référendum avec des revendications et des demandes précises qu’il faut écouter. Il a rappelé que les savants musulmans algériens ont proposé la désignation d’une personnalité nationale consensuelle « acceptée par la population et ayant sa confiance » ou une instance présidentielle composée de trois ou de cinq membres.

« Nous sommes prêts à être les intermédiaires… »

« La période de transition doit être limitée et aura à répondre aux revendications populaires en faisant la rupture avec le passé. Durant cette période, un gouvernement de compétences nationales et une instance d’organisation des élections ayant une crédibilité doivent être désignés. Après, l’élection d’un nouveau président de la République aura toute la confiance du peuple», a-t-il détaillé.

Selon lui, plusieurs personnalités ont demandé à ajouter leurs signatures à cet appel des oulémas, « ouvert à la contribution de l’élite nationale ». « Nous nous attendions à ce que les patriotes sincères adoptent notre appel en toute confiance car il n’est pas l’émanation d’un groupe de partis, d’une région ou d’une organisation structurelle. Notre appel est rassembleur. Nous pensions avoir remis à ceux qui décident une clef pour régler la crise du pays. Notre appel est désintéressé et ses auteurs ne cherchent à avoir ni des postes ni des acquis mais agissent pour l’intérêt du pays. Nous prévoyons que les gens sincères vont se référer à notre appel et nous avons dit que nous sommes prêts à faciliter les choses et fournir tous les efforts pour trouver une solution », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « Nous sommes prêts à être les intermédiaires pour l’organisation de la conférence du dialogue national qui ne doit exclure personne. Cette conférence doit se contenter de poser les repères pour le futur en précisant les paramètres de désignation du gouvernement et de l’instance d’organisation des élections et les critères d’éligibilité à la présidentielle », a-t-il proposé.

Selon lui, l’Association des oulémas algériens est privée de ses droits les plus basiques. « Le siège de l’Association est dans une école qui abrite les sinistrés des séismes. Depuis 2011, nous demandons un nouveau siège sans être entendu alors qu’il existe beaucoup de locaux et espaces non occupés. L’Association, qui fut la première créée durant la période coloniale, ne bénéficie pas de subventions de l’État. Malgré cela, nous continuons à militer et à résister sans aucune pression. Nous ne dépendons de personne », a-t-il affirmé

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