Quand on est une figure de la lutte contre l’islamophobie et que l’on reçoit dans sa boîte aux lettres des tranches de viande porcine, le caractère volontairement offensant de l’envoi n’est pas à démontrer. C’est ce qui est arrivé hier à Abdallah Zekri, le délégué général du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) dans son domicile à Nîmes, dans le département du Gard sud.

Président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie, Abdallak Zekri est l’un des représentants les plus connus de l’islam en France. Ce mozabite, natif de Annaba, est à l’origine de nombreuses plaintes pour des actes et propos islamophobes visant des groupuscules d’extrême droite et des hommes politiques. Il a par exemple poursuivi Marine Le Pen ou les anciens ministres Jean-François Copé et Claude Goasguen. Un certain nombre de plaintes n’ayant pas abouti, il a décidé de poursuivre l’État français pour « déni de justice ».

C’est la deuxième fois qu’il est personnellement visé. En 2013, le mur de sa maison nîmoise avait été couvert de tags nazis. Les auteurs n’ont jamais pu être identifiés.

À la suite de ce deuxième acte, le CFCM a exprimé son « soutien indéfectible » au militant connu « pour son franc-parler et son engagement en faveur des victimes d’actes racistes ».

Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a dénoncé « l’intention particulièrement dégoûtante » des auteurs visant à « offenser une personne dans sa foi » en plein mois de ramadhan.