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Début de la vaccination anti-Covid : « Nous n’avons aucune information »

Début de la vaccination anti-Covid : « Nous n’avons aucune information »

Dr Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik.

Chef du service des maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik, dans la wilaya de Blida, le Dr Mohamed Yousfi livre dans cet entretien ses premières impressions suite à l’annonce de l’arrivée, demain vendredi 29 janvier en Algérie, des premières doses du vaccin russe contre la Covid-19.

La première fournée du vaccin russe contre la Covid-19 arrivera demain vendredi 29 janvier en Algérie. La campagne de vaccination débutera samedi à Blida d’où la pandémie a commencé en Algérie. Tout un symbole…

Pour la symbolique oui, sachant que Blida a été la première wilaya à avoir été touchée par l’épidémie de la Covid et est la plus touchée en termes de taux d’incidence : 350 contaminations au Covid pour 100 000 habitants, et de décès.

Comment va s’organiser la campagne vaccinale ?

Nous n’avons aucune information sur ce qui va se passer. Nous n’avons aucun calendrier, aucun échéancier. Nous ne savons pas quelles sont les catégories qui vont être vaccinées en premier.

Nous connaissons quelles sont les catégories prioritaires (personnels de santé, personnes âgées de plus de 65 ans et celles souffrant de comorbidités, ndlr). Mais on ignore par quelle catégorie on va commencer et suivant quel échéancier.

Va-t-on commencer par deux catégories en même temps, par exemple les personnes âgées et les processionnels de la santé ? Il y a manifestement un manque de visibilité sur les doses qui vont arriver.

Par conséquent, la vaccination sera étalée sur toute l’année 2021. Normalement, dès lors que l’arrivée du vaccin a été communiquée, on aurait pu préciser le nombre de doses.

| Lire la suite : Séquençage, variants du Covid-19, 3e vague : entretien avec le Pr Djenouhat

Est-il envisageable de vacciner en premier les professionnels soignants ?

Ce qui peut être logique. Pour deux raisons : premièrement, ils sont prioritaires, et deuxièmement ils sont appelés à assurer la campagne vaccinale.

Il faudrait au moins quelques jours pour informer la population, établir les listes et organiser les prises de rendez-vous. Autrement, comment les citoyens vont-ils savoir quel sera leur jour de vaccination, il leur faudra au moins prendre rendez-vous et comment vont-ils s’y prendre.

En tant que praticiens, nous avons été invités à nous préparer pour l’arrivée du vaccin dans quelques jours.

Etes-vous pour une « centralisation » de la campagne de vaccination par la mise en place de « vaccinodromes« , comme l’a suggéré un membre du comité scientifique ?   

Nous n’en avons pas besoin, pour la simple raison que ces « vaccinodromes » ont été installés spécialement pour les vaccins de Pfizer/BioNtech et Moderna du fait des conditions logistiques et de conservation spécifiques.

Deuxièmement, les pays qui ont opté pour cette politique veulent vacciner le maximum de personnes rapidement parce qu’ils ont les doses. En ce qui nous concerne, nous sommes à l’aise du point de vue logistique.

Il suffit de distribuer les doses sur les milliers de centres de vaccinations du pays, le recours à ces « vaccinodromes » ne se pose pas. Nous souhaiterions juste disposer des doses du vaccin le plus rapidement possible.

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