search-form-close
Départ des cadres musulmans de France : « Il faut 2 fois plus d’efforts »

Départ des cadres musulmans de France : « Il faut 2 fois plus d’efforts »

À l’heure où les actes d’islamophobie sont en hausse en France, de nombreux cadres français de confession musulmane quittent leur pays ou songent à le faire. La discrimination à l’embauche est l’une des principales causes les poussant à fuir la France pour d’autres pays.

C’est un exode, mais dans le sens inverse, de cadres musulmans qualifiés. La stigmatisation et la discrimination, notamment à l’embauche, poussent de nombreux Français musulmans à s’expatrier dans d’autres pays.

« Je me sens beaucoup mieux ici (à Dubaï) qu’en France »

Publié fin avril, un livre intitulé « la France, tu l’aimes, mais tu la quittes » a levé le voile sur cette tendance, confirmant que des musulmans français, hautement qualifiés, fuient la France pour d’autres villes telles que Londres, Montréal, New York ou Dubaï.

Le livre se base sur les résultats d’une étude menée par des chercheurs auprès de 1.000 personnes a révélé que 71 % des participants ont cité le racisme et la discrimination pour expliquer leur choix de quitter la France.

Depuis la parution de ce livre, les langues se délient et les témoignages se multiplient dans les médias français.

Les plus récents témoignages ont été rapportés, vendredi 24 mai, par le quotidien Charente Libre. Cité par ce journal, Adam, a décidé de quitter son pays, la France, pour s’expatrier à Dubaï. Il affirme avoir échoué à 50 entretiens d’embauche pour un job de consultant. Et ce, malgré ses qualifications et ses diplômes.

« Je me sens beaucoup mieux ici (Dubaï) qu’en France », déclare-t-il. Le trentenaire, originaire du Maghreb, ajoute que sa religion est « plus acceptée » dans la ville de Dubaï où il a commencé une nouvelle vie.

« Ici, on est tous égaux », témoigne encore Adam, soulignant qu’en France, les personnes issues de certaines minorités doivent faire « deux fois plus d’efforts » que les autres. Sa vie en France lui manque certes, mais il assure avoir fui « l’islamophobie » et tout ce qu’elle entraîne, comme les contrôles policiers récurrents.

« En tant que musulman, on est pointé du doigt »

Comme Adam, la plupart des personnes dans son cas sont issues de l’immigration des années 60. Ils sont nés en France et sont donc considérés comme des Français. Mais avec la montée de l’islamophobie ces dernières années, ils se sentent étrangers, voire des « citoyens de seconde zone » dans leur propre pays, déplore l’intervenant.

Pour un banquier franco-algérien, qui s’apprête à quitter la France en juin pour Dubaï, le climat en France s’est largement dégradé. « En tant que musulman, on est pointé du doigt », déclare-t-il, évoquant notamment certaines chaînes d’information qui assimilent tous les musulmans à des extrémistes.

En plus de cette stigmatisation, ce banquier s’est souvent heurté à un « plafond de verre » dans son parcours professionnel. Un Français de 33 ans d’origine marocaine, qui s’apprête à s’installer en Asie du Sud-Est abonde dans ce sens, en déclarant qu’en France, « on étouffe ».

Employé dans la Tech, ce Français de confession musulmane veut fuir pour sa part « la morosité ambiante » et les « humiliations » du quotidien à cause de ses origines et de son nom de famille. Jugés pour sa couleur de peau, on lui demande constamment « ce qu’il fait » dans sa résidence, où il vit depuis plusieurs années.

SUR LE MÊME SUJET :

Exode des cadres musulmans : « J’aime la France et je ne la quitte pas »

  • Les derniers articles

close