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Des importateurs de viandes rouges dénoncent des « manipulations malsaines »

Des importateurs de viandes rouges dénoncent des « manipulations malsaines »

Des importateurs de viandes rouges ont adressé, ce samedi 13 mai, une lettre au Premier ministre où ils dénoncent des « manipulations malsaines » au profit de certains « privilégiés » dans l’octroi des licences d’importation.

« Certains opérateurs économiques nationaux ont été convoqués au siège du ministère du Commerce pour signer et mettre le cachet à blanc sur des documents fournis par le ministère du Commerce et de se présenter à nouveau le samedi 13 mai 2017 à 14h au ministère de l’Habitat pour se voir remettre leurs licences », assurent-ils dans le document envoyé à Abdelmalek Sellal.

« Nous attirons votre attention, Monsieur le Premier ministre, que des manipulations malsaines sont en train de se faire à l’égard de certains privilégiés qui ont déjà entamé les démarches d’importations de viandes rouges en carcasses  et qui seraient sur le point d’embarquer à partir de l’Espagne exclusivement, et nous vous assurons que la marchandise sera dans les ports algériens à partir du 15/05/2017 », dénoncent ces importateurs qui invitent les services du Premier ministère « à vérifier les dates d’abattages et les bons de transport et les comparer aux dates de remise des licences ».

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Ces importateurs s’interrogent sur les raisons pour lesquelles leurs sociétés spécialisées dans le domaine depuis plus de dix ans et « totalisant les plus grandes parts de marché toutes viandes confondues ont été exclues du contingent quantitatif ».

Ils assurent que leurs sociétés remplissent les « critères imposés par le ministère, surtout en matière d’ancienneté et de volume d’activité et de bonne moralité fiscale ». Les signataires de la lettre affirment également que certains parmi ces opérateurs « privilégiés »  n’ont pas « exercé depuis deux ans ».

Les importateurs auteurs de la lettre préviennent sur le fait que ces « privilégiés » auront « toute la latitude d’imposer des prix à la hausse en l’absence d’une concurrence en quantité et en qualité, surtout à l’approche du mois sacré du Ramadhan ».

« Nous vous prions, Monsieur le Premier ministre, vous qui êtes notre dernier recours, d’intervenir dans les plus brefs délais pour résoudre cette injustice et éviter une éventuelle crise majeure dans le domaine des viandes rouges qui reste un produit de première nécessité », demandent-ils.

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Interrogé, Sofiane Bahbou, membre de l’association des importateurs de viandes rouges, affirme que « certaines de ces sociétés privilégiées qui ont obtenu des licences n’ont pas importé ne serait-ce qu’un kilo de viande durant ces deux dernières années » au moment où des opérateurs « connus dans le domaine n’ont pas eu droit à des licences ». « On est la troisième génération dans le domaine des viandes. Moi-même,  j’ai 40 ans de métier. Et avant d’être importateur, j’étais chevillard (grossiste dans le domaine, NDLR) », assure notre interlocuteur.

Ce dernier ajoute également que les autorisations délivrées concernent seulement 10.000  et non 20.000 tonnes comme cela a été annoncé auparavant. « Trois personnes ont pris la plus grosse part du gâteau. Les autres ont pris des miettes. Parmi les bénéficiaires de ces licences figure une société étrangère installée en Algérie. Elle va importer des viandes avec la devise de la Banque d’Algérie et à la fin de l’année elle va exporter les dividendes. Est-ce que vous pensez qu’un opérateur algérien pourrait bénéficier des mêmes avantages au détriment d’un opérateur local en Europe ? », lance Sofiane Bahbou.

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