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Détention des porteurs de drapeaux amazighs : vague d’indignation

Détention des porteurs de drapeaux amazighs : vague d’indignation

La décision de la justice de placer sous mandat de dépôt treize citoyens ayant porté l’emblème amazigh lors de la marche de vendredi à Alger a provoqué une cascade de réactions parmi les acteurs politiques associatifs.

À l’unanimité, ils ont exprimé leur indignation et ont dénoncé cette attitude du pouvoir. « Des jeunes pleins de générosité et d’espoir sont mis arbitrairement en mandat de dépôt pour avoir arboré l’emblème Amazigh. C’est une décision dangereuse et sans fondement légal. Mon soutien inconditionnel pour eux », a écrit le Président de Jil Jadid, Soufiane Djillali.

Peu avant l’incarcération de ces manifestants, l’association RAJ avait «interpellé le pouvoir sur sa responsabilité dans les dérives sécuritaires » et appelé à la « solidarité populaire et à la vigilance pour faire face aux tentatives de division du mouvement et de le détourner de son objectif principal qui est le changement du système». L’association a également exigé la « libération immédiate » de toutes les personnes interpellées.

Pour sa part, le PT dont le secrétariat du bureau politique s’est réuni à Alger a estimé que ces « décisions arbitraires sont conformes aux directives du chef d’état-major dans son dernier discours (…) ». Il a considéré considère cette décision et les accusations portées contre les détenus comme une « déviation supplémentaire grave qui pourrait ouvrir la porte à de graves dérapages ». Le PT n’a pas manqué de demander « la fin des provocations et des manœuvres ».

Une vision partagée par la LADDH. Pour son vice-président, Said Salhi, «c’est une atteinte grave et aux conséquences dangereuse sur la stabilité du pays ». « Ces poursuites car non fondées doivent être abandonnées et les prévenus libérés », a-t-il écrit dans un communiqué. « C’est un antécédent grave, qui nous rappelle les années 70, à la Cour de sûreté de l’état, en décalage avec les avancées réalisées depuis et consacrées même dans la constitution (…) ».

Le FFS, par la voix de son nouveau premier secrétaire Belkacem Benameur a condamné « avec la plus grande vigueur » ce qu’il qualifie de « provocation de plus qui traduit les intentions réelles du pouvoir qui tente, depuis plusieurs semaines, de détourner ou de venir à bout de la mobilisation des algériens pour se réapproprier le droit à l’autodétermination ».

« C’est une preuve que la justice ne peut être libre ni indépendante sans l’instauration d’un véritable Etat de droit », écrit-il.

Tout en mettant en « contre ceux qui jouent la carte du pourrissement » et «leur fait porter l’entière responsabilité des conséquences imprévisibles d’une telle démarche », Belkacem Benameur appelle « à ne pas céder aux provocations et à rester lucides et mobilisés ».

Dans la matinée, le RCD avait évoqué une « rafle de la honte ». Les personnes arrêtées sont, selon lui, « victimes d’abus fomentés par un général finissant en violation des lois en vigueur et de la Constitution ».

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