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Deuxième session du baccalauréat : la massive erreur de calcul de Benghabrit

Deuxième session du baccalauréat : la massive erreur de calcul de Benghabrit

New Press

La session exceptionnelle du baccalauréat a débuté jeudi. Alors qu’elle avait pour objectif d’offrir une seconde chance aux bacheliers retardataires ou absents à la première session de juin, cette session spéciale se distingue par un taux d’absentéisme record. En effet, plus de 85.000 candidats ont été aux abonnés absents sur les 104.000 concernés, dont près de 94.000 candidats libres et plus de 10.000 candidats scolarisés.

Le fiasco est évidemment total. Les moyens mis à disposition par l’État ont été énormes afin d’organiser une session d’une telle ampleur, moyens qui se sont révélés loin d’être nécessaires par rapport à la réalité actuelle du nombre de candidats participant à cette deuxième session. Le fiasco aura également été prévisible. Il a d’ailleurs été annoncé par plusieurs syndicats du secteur qui ont dénoncé un gâchis, sans parler du caractère arbitraire du choix des candidats ayant eu l’opportunité de repasser le bac en ce mois de juillet.

Au cœur de la polémique, la ministre de l’Éducation nationale Nouria Benghabrit. Ce sont en premier lieu ses consignes et son intransigeance affichée durant la première session qui ont provoqué un large excès de zèle de la part des surveillants durant la première session du baccalauréat, qui s’est manifestée par un refus de laisser accéder nombre de candidats arrivés en retard aux épreuves, ne serait-ce que d’une dizaine de minutes.

Cette intransigeance trouve sa source dans l’obsession de la ministre à éviter un précédent fiasco qui avait frappé le secteur de l’Éducation durant la session du baccalauréat de l’an passé, lorsqu’une fraude massive avait forcé le gouvernement à organiser une nouvelle session du baccalauréat. Pour éviter que l’histoire ne se répète, Nouria Benghabrit est même allée jusqu’à généraliser la coupure des réseaux sociaux pour des millions d’Algériens durant les épreuves, entraînant là un sérieux déni de droit et affichant au grand jour l’impuissance du gouvernement face au phénomène de la triche.

Cette session exceptionnelle du baccalauréat, la ministre de l’Éducation n’en voulait pas, comme elle l’a exprimé publiquement à plusieurs reprises avant d’être désavouée en direct par son Premier ministre, qui avait annoncé en sa présence et à sa surprise devant les caméras la tenue d’une session spéciale pour les retardataires.

Refusant de démissionner malgré le désaveu cinglant, la ministre n’a pas semblé pour autant juger utile de proposer une deuxième session ciblant au mieux les candidats faisant l’objet de cette mesure. Elle a préféré ratisser large en incluant tout le monde. Tant pis si une écrasante majorité ne participe pas à cette session. Tant pis également si un énorme budget est gaspillé en cette période de crise économique.

Fallait-il être un génie pour savoir que les candidats qui ne se sont présentés à aucune épreuve lors du baccalauréat n’allaient pas se présenter à cette session spéciale ? Probablement pas. Était-il possible de mettre en place des listes resserrées et d’économiser ainsi de précieux moyens mobilisés ? Certainement. Aurait-il été imaginable d’envisager une deuxième session de rattrapage en septembre qui inclurait à la fois les retardataires malchanceux et les recalés malheureux de la première session, plutôt que ce simulacre de deuxième session ayant tourné au fiasco ? Dans un pays fonctionnel avec un gouvernement compétent, peut-être.

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