Économie

Dinar algérien : l’euro continue de résister aux restrictions

L’euro continue de gagner du terrain face au dinar algérien sur le marché noir des devises. Après avoir franchi la barre des 260 dinars dimanche 25 mai, il fonce droit sur son record historique de 262 dinars du 8 décembre dernier.

Ce mercredi, au Square Port d’Alger, la monnaie unique européenne est cédée à 260,5 dinars l’unité, soit la même valeur qu’hier mardi 27 mai.

Désormais, l’euro est à moins de deux unités de son record historique. Un niveau qu’il n’a pas atteint depuis plus d’un mois. Pour le dollar, il a reculé à 233 dinars l’unité ce mercredi 28 mai, contre 233,5 dinars dimanche et 234,5 samedi.

Sur le marché officiel, aucun changement notable à signaler. L’euro et le dollar restent stables. La monnaie unique européenne a légèrement reculé ce mercredi 28 mai à 149,64 dinars contre 149,7 DZD hier mardi, selon les cotations journalières publiées par la Banque d’Algérie. Pour le billet vert, il a connu une petite hausse, passant de 132,08 DZD hier mardi à 132,14 dinars aujourd’hui.

Devises en Algérie : des mesures pour renforcer le contrôle sur le marché noir

Cette hausse de la première devise la plus échangée sur le marché noir des devises en Algérie reste difficile à expliquer, car, elle survient dans un contexte de rareté de l’offre et de durcissement de la lutte contre les activités génératrices d’une forte demande sur l’euro et le dollar.

Depuis novembre dernier, l’Algérie a multiplié les mesures pour contrôler le marché parallèle des monnaies étrangères qui est l’un des outils puissants pour le blanchiment d’argent. D’abord, le gouvernement a plafonné à 7.500 euros le montant des devises que les résidents et les non-résidents peuvent exporter d’Algérie par an, contre la même somme par voyage auparavant.

L’Algérie a ensuite interdit le paiement en espèces des transactions immobilières, de véhicules neufs, de yachts et les assurances obligatoires.

Dans le même temps, le gouvernement a durci la lutte contre les importateurs voyous qui sous-facturent[YG1] [YG2]  leurs importations pour payer moins d’impôts et de taxes à l’Etat, en recourant au marché noir des devises pour régler la différence avec les fournisseurs étrangers.

Dans l’intervalle, une décision a été prise le 8 décembre dernier pour augmenter l’allocation touristique à 750 euros par adulte, contre l’équivalent en devises de 15.000 dinars (moins de 100 euros au taux actuel de l’euro).

Cette mesure n’est pas encore entrée en vigueur, ce qui pourrait expliquer en partie le maintien à des niveaux élevés de l’euro sur le marché noir.

Pour voyager cet été, et avec la reprise d’un rythme régulier pour le dépôt des demandes de visas vers la France, la demande sur les devises a flambé.

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