L’huile de table défraie de nouveau la chronique en Algérie où une forte tension sur ce produit de large consommation est enregistrée depuis quelques semaines.
Ce n’est pas la première fois que l’huile vient à manquer sur les rayons des magasins ces deux dernières années et, comme à chaque fois, la spéculation illicite est pointée du doigt.
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Ni la production ni la disponibilité de la matière première ne sont en cause, à en croire le principal producteur national, le groupe Cevital, qui a rassuré ce mardi une nouvelle sur la disponibilité de l’huile. Le 16 septembre dernier, le groupe privé avait diffusé un message similaire alors que la crise de l’huile de table venait de commencer.
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« Cevital tient à rassurer les consommateurs de la disponibilité en quantités suffisantes de l’huile de table Elio, au prix fixé par l’Etat », déclare son directeur général à la Radio algérienne ce mardi, assurant aussi que « la matière première est également disponible aussi bien localement auprès des producteurs nationaux qu’à l’importation ».
Selon le responsable, les unités de production du groupe agroalimentaire privé « travaillent sans interruption », et tous ses collaborateurs sont « mobilisés pour assurer la disponibilité » et « répondre à la demande des consommateurs ». « Nous enregistrons une hausse de 16% des quantités commercialisées par rapport à l’année passée », dévoile-t-il.
Malgré cette forte hausse des quantités qui sortent des unités de production de Cevital, le produit n’est pas suffisamment disponible sur les étals des commerces. Le même constat a été fait lors des précédentes pénuries.
Huile de table : hausse des quantités distribuées
En janvier dernier, alors que la crise battait son plein, les responsables de Cevital avaient fait savoir à TSA que 70 camions de 24 tonnes chacun sortaient quotidiennement de la raffinerie du groupe à Béjaïa, la plus grande à l’échelle nationale.
Outre la spéculation illicite contre laquelle les autorités ont déclaré une guerre totale, d’autres comportements, comme la frénésie d’achat et les stocks que constituent les ménages contribuent à aggraver la crise.
Tout en saluant les mesures prises pour lutter contre la spéculation, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à la professionnalisation de l’activité de distribution. « Le problème qu’on a toujours dénoncé se situe au niveau de la distribution, qui n’arrive pas à être professionnalisée, maîtrisée, réglée et dominée par les pouvoirs publics », estime, toujours au micro de la chaine 3, Hassan Menouar, président de l’association El Aman de protection des consommateurs.
« Du moment que l’anarchie domine, que l’informel étouffe ces réseaux de distribution, beaucoup de fuites de ces denrées alimentaires vont vers la contrebande, la spéculation négative et le stockage illicite, et c’est ce qui fait du mal que ce soit pour le consommateur ou l’économie nationale », explique-t-il.
Pour lui, la solution c’est de mettre en place un réseau professionnel et numérisé des distributeurs comme c’est le cas pour les producteurs.