La mort de Nahel, tué par un policier mardi 27 juin lors d’un contrôle routier à Nanterre en région parisienne, relance le débat sur l’immigration particulièrement algérienne en France.
Si des partis et des personnalités tentent de trouver des solutions aux problèmes récurrents des banlieues qui ne sont pas à leur première révolte, d’autres ont saisi l’occasion pour s’attaquer durement à l’immigration d’origine maghrébine, particulièrement algérienne.
Sans surprise, l’extrême-droite et la droite ont pointé du doigt l’immigration comme étant responsable des violences urbaines qui ont suivi la mort du jeune franco-algérien.
Eric Zemmour, dont les parents sont originaires d’Algérie, et toute la galaxie de l’extrême-droite, ont saisi l’occasion pour accuser l’immigration, particulièrement celle d’origine algérienne. Eric Zemmour a même parlé d’« enclaves étrangères » en France.
Pour les tenants du discours extrémistes et xénophobes, le problème des banlieues n’est pas lié aux échecs répétitifs des plans de développements de ces endroits où s’entassent les personnes d’origine étrangère, mais plutôt à l’immigration elle-même.
Ils disent sans sourciller que les enfants des immigrés ne sont pas français même s’ils sont nés en France ou qu’ils ne veulent pas le devenir.
Il n’est pas question de remettre en cause le modèle français d’intégration qui a montré ses limites. Pour eux, tous les problèmes de la France sont dus à l’immigration.
L’extrême-droite et particulièrement la droite ont échoué alors ils s’attaquent à l’immigration et à l’Algérie parce que ce sont des sujets porteurs. « C’est connu. Quand il y a des problèmes en France, une partie de la classe politique française s’attaque à l’Algérie à cause de la colonisation. Pour certains, la guerre d’Algérie n’est pas terminée », estime un spécialiste des relations franco-algériennes.
Immigration : s’attaquer à l’Algérie, un sujet porteur en France
Cela leur permet de capter l’attention d’une partie de l’opinion, avec le danger de stigmatiser une partie de la population française.
Car, les chiffres donnés mercredi par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ne donnent pas raison à ceux qui accusent l’immigration dans les émeutes qui ont secoué la France ces derniers jours.
La majorité (90 %) des personnes interpellées durant ces émeutes sont français et 10 % seulement sont des étrangers, a indiqué Gérald Darmanin qui a donné un autre chiffre : « 40 interpellés seulement étaient éligibles au centre de rétention administrative ».
Il répondait ainsi à un député du Rassemblement national (extrême-droite) qui a mis en cause l’immigration dans les violences urbaines qu’a connues ces derniers jours la France. Gérald Darmanin a assuré que le problème ce sont les jeunes délinquants et non pas les étrangers. « L’explication seulement identitaire me paraît très erronée », a tranché Gérald Darmanin.
La révolte des banlieues est tombée au bon moment pour les partisans du durcissement des conditions d’immigration en France alors que le gouvernement prépare un projet de loi pour réguler les flux migratoires.
De nombreuses voix de la droite et l’extrême-droite ont demandé au gouvernement de dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie qui fixe les conditions de circulation des Algériens en France. Pour eux, les problèmes migratoires posés en France sont liés à l’immigration algérienne.
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