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En France, les petits-enfants d’immigrés maghrébins changent de prénom

En France, les petits-enfants d’immigrés maghrébins changent de prénom

Si les mots sont parfois des valises où chacun peut mettre le sens qu’il veut les prénoms ne le sont pas moins. A la grande différence que le porteur ne l’a pas choisi. S’il n’est pas pertinent, il risque de le traîner comme un stigmate qui va lui coûter des moqueries de ses camarades de jeu et de classe. En France, il peut carrément fermer des portes quand il est associé à un patronyme étranger. En 1945, il existant 2.000 prénoms en France. On en recense plus de 13.000 aujourd’hui.

Entre les origines incarnées par Fatima et Mohamed et l’assimilation représentée par Julie et Hugo, il y a une voie médiane qui devient de plus en séduisante, observe une étude l’Institut National des études démographiques (Ined) publiée cette semaine.

Aujourd’hui, les parents d’origine maghrébine préfèrent des prénoms comme Lina, Inès, Mila pour les filles. Adam, Lian ou Naël pour les garçons. Seuls 23% des enfants de la troisième génération ont un prénom arabi-musulman, selon l’étude en soulignant que la nouvelle tendance est une « marque d’adaptation aux goûts dominants ». Ce sont les parents à « forte religiosité » qui préservent le prénom d’origine, selon la même source.

Les Maghrébins sont arrivés en France avec des prénoms très éloignés de ceux de la population dite majoritaire. La part des prénoms arabes est supérieure à 90%. Certains, plutôt rares, adopteront volontairement des prénoms typiquement français pour occulter leurs origines. Cédric a pu remplacer Seddik ou Axel à la place de Mebrouk, selon quelque cas connus. A la génération suivante, ils gardent un prénom arabe contenant une certaine ambiguïté qui dissimule un peu les origines. Comme Nadia et Myriam.

À la troisième génération, les mariages mixtes aidant, ce sont donc ces prénoms à tendance internationale qui sont préférés. Mais « l’invisibilisation des connotations culturelles des prénoms n’est pas complètement réalisée » dans le cas des Maghrébins. Yanis a beau être porté par un grand poète grec, voire un ancien ministre des Finances (Varoufakis grec aussi, en l’occurrence) il n’efface pas tout.

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