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Espagne, États-Unis, Russie, Ukraine : les messages de Tebboune

Espagne, États-Unis, Russie, Ukraine : les messages de Tebboune

Le président Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé vendredi lors d’une entrevue avec des médias nationaux sur la crise avec l’Espagne et a clarifié les relations entre l’Algérie et les États-Unis, l’Ukraine et la Russie.

Sur la crise avec l’Espagne, qui dure depuis mars 2022, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a accusé la partie espagnole d’être à l’origine de la brouille.

Algérie – Espagne : « Il n’y a rien de nouveau »

« Il n’y a rien de nouveau » avec l’Espagne dont les relations avec l’Algérie traversent une période de turbulences depuis la décision de Madrid de s’aligner sur les thèses marocaines concernant le conflit au Sahara occidental, a dit le président Tebboune.

Cet alignement a poussé l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid le 19 mars 2022, soit au lendemain de l’annonce par Rabat vendredi 18 mars de la décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.

En juin de la même année, l’Algérie a suspendu le traité d’amitié et de bon voisinage ainsi que les relations commerciales avec l’Espagne.

« Personnellement, je suis profondément désolé de l’état des relations »  avec l’Espagne, a-t-il ajouté. « L’Algérie n’est pas à l’origine » de la crise avec l’Espagne, a rappelé le président Tebboune.

Pour le président de la République, le gouvernement espagnol a fait un « faux pas » en décidant de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental occupé.

« Le peuple espagnol n’a rien à voir. Nous avons de très bonnes relations avec lui. Nous avons un grand respect pour le roi d’Espagne et il le sait. Pour d’autres organismes, nous continuons à travailler avec eux », a expliqué le président Tebboune.

Réouverture de l’ambassade d’Algérie à Kiev

L’Algérie a gelé le traité d’amitié avec l’Espagne, mais « nous ne l’avons pas annulé », a ajouté le président Tebboune. « Nous avons les mêmes accords avec l’Italie », a-t-il dit, en indiquant que le gouvernement espagnol, en soutenant le plan d’autonomie marocain, a commis un « acte inamical » à l’égard de l’Algérie. « Pour le moment, le traité d’amitié avec l’Espagne est gelé à cause d’un acte inamical », a soutenu le président de la République.

En outre, le président Tebboune a annoncé la réouverture cette semaine de l’ambassade d’Algérie à Kiev, qui a été fermée pour des raisons sécuritaires, après le déclenchement le 24 février 2022 par la Russie de son « opération spéciale » dans ce pays.

« Nous avons décidé, avec le ministre des Affaires étrangères, pour rouvrir notre ambassade à Kiev. Nous avons des relations normales avec l’Ukraine et nos relations avec la Russie sont connues de tous », a indiqué le président Tebboune, en refusant de dire si lors de sa prochaine visite à Moscou en mai prochain, il sera porteur d’un plan de règlement de la crise ukrainienne.

« La diplomatie algérienne a toujours travaillé dans le secret », a-t-il dit.

Algérie – États-Unis : « Nous avons rassuré nos amis américains… »

En évoquant les relations avec la Russie et l’Ukraine, le président Tebboune a abordé les rapports entre l’Algérie et les États-Unis, et surtout la multiplication, ces derniers mois, des visites de hauts responsables américains, civils et militaires, à Alger, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

« Les États-Unis savent que l’Algérie est un pays influent en Afrique, dans le monde arabe et en Méditerranée. Il n’y a que les Algériens qui ne croient pas à la puissance de leur pays. Nous avons donné des garanties à nos amis américains que nous ne sommes pas leurs adversaires. Les États-Unis doivent être sûrs que l’Algérie est un pays ami », a dit Abdelmadjid Tebboune.

Le chef de l’État a rappelé que l’Algérie est un pays non aligné, « politiquement et idéologiquement ». « Nous n’avons pas déclaré le statut de pays neutre comme la Suisse, mais nous le sommes presque », a dit le président Tebboune, en affirmant que l’Algérie n’entrera pas en conflit ni contre les États-Unis, ni avec eux. « Mon seul ennemi est le non-développement », a-t-il dit.

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