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Étudiant étranger poignardé à Annaba : l’effroyable récit d’un témoin de l’agression

Étudiant étranger poignardé à Annaba : l’effroyable récit d’un témoin de l’agression

Un étudiant zimbabwéen est décédé, hier 6 février, des suites des blessures à l’arme blanche que lui ont infligées la veille trois malfaiteurs, à Sidi Amar, dans la banlieue d’Annaba.

Ce jeudi, les étudiants étrangers de l’Université ont organisé un rassemblement de protestation pendant lequel un camarade de l’étudiant tué présent au moment de l’agression a apporté un témoignage glaçant sur le déroulement des faits.

Très affecté par la mort de son camarade, l’étudiant est revenu sur les circonstances de l’agression. « J’étais avec Prosper (l’étudiant décédé), parce que le resto était fermé et nous avions décidé d’acheter quelques légumes et du poulet. À l’aller, nous sommes passés devant trois personnes qui étaient assises. À notre retour, elles étaient toujours là. L’un d’eux, le plus grand, s’est mis debout et a marché devant nous, il a fait comme s’il passait mais il s’est retourné vers moi. […] il a voulu s’accrocher à moi alors je l’ai boxé, et quand je me suis retourné pour regarder derrière moi j’ai vu que les deux gars avaient déjà pris Prosper », relate le témoin.

L’étudiant a tenté de venir en aide à son camarade mais l’un des deux individus avait déjà « blessé (Prosper) à la poitrine alors que l’autre lui a transpercé la cuisse ».

« J’ai essayé de le traîner et je l’ai mis au milieu de la route. J’ai essayé d’arrêter les véhicules mais ils passaient toujours. Ils ont vu que Prosper était couvert de sang mais ils ont refusé de s’arrêter », affirme l’étudiant.

Les premiers secours sont venus de deux étudiants maliens qui se rendaient également au marché, d’après le témoin. L’un d’eux a appelé la police qui est arrivé « après un certain temps », alors que l’ambulance « est arrivée tardivement ». « Prosper n’était plus conscient ».

Une fois à l’hôpital, la victime a repris conscience. « Tout ce qu’ils ont fait (le personnel soignant), c’est de bander son pied et le mettre dans une chambre », a raconté l’étudiant qui accuse : « Les médecins n’ont même pas pris soin de lui ».

« Prosper me disait ‘’je dois parler avec mon père’’ », raconte l’étudiant très ému. « Il essayait de se rappeler du numéro de son père mais il a perdu conscience avant de s’en rappeler. J’ai continué à lui dire ‘’on va appeler ton père, continue à parler s’il te plaît’’ mais il m’a dit ‘’Que Dieu te bénisse’’ et c’était ses dernières paroles ».

 

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