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Exportation du livre algérien : une idée prometteuse mais compliquée

Exportation du livre algérien : une idée prometteuse mais compliquée

NEWPRESS

Les éditions Dalimen sont parmi les rares éditeurs algériens à exporter leurs livres. Cette maison d’édition exporte presque exclusivement vers la France où il y a une « forte présence des communautés algérienne, franco-algérienne et pied-noir » qui sont « friandes de littérature algérienne », explique Imène Allal, responsable BD et jeunesse chez Dalimen.

« 80% de notre catalogue est exporté. Ce qui marche bien, ce sont les livres d’Histoire, les beaux livres sur le patrimoine et les témoignages historiques », détaille la responsable de la littérature jeunesse de Dalimen éditions qui précise que les volumes exportés restent modestes. « On est sur des petits volumes pour l’instant », précise-t-elle.

Pour Boumedrine Ahmed, directeur général des éditions El Okbia, « le livre algérien est très demandé à l’étranger » mais l’exportation est, pour lui, « compliquée et actuellement peu rentable ».

« Lorsqu’on exporte un livre, on est traité de la même façon que quand on exporte des pommes de terre. Il faut rapatrier l’argent immédiatement. Or, ce n’est pas possible », déplore le secrétaire général du syndicat national des éditeurs du livre. Ce dernier regrette l’absence de « mécanismes bancaires qui permettent de rapatrier l’argent des livres exportés dans des délais supportables pour les éditeurs ». Car, rappelle-t-il, « le livre ne suit pas le même circuit commercial que les autres marchandises. Le retour sur investissement peut être décalé de six mois, voire une année, à cause du circuit de distribution particulier du livre ».

Le coût de la fabrication du livre est aussi pointé du doigt par M. Boumedrine : « Dans des pays comme le Liban ou l’ Égypte, le coût d’impression du livre est très faible alors qu’en Algérie, l’industrie du livre est taxée comme toutes les autres industries ».

« Nous pourrons améliorer notre compétitivité lorsque le coût des intrants (papier, encre, équipements d’imprimerie) sera moins important. Nous pourrons alors penser à ouvrir de nouveaux horizons pour l’édition en Algérie comme l’achat de droits de livres ou négocier des coéditions avec des maisons d’éditions étrangères », poursuit M. Boumedrine.

Flici Othmane, responsable des éditions El Othmania, l’industrie algérienne du livre se porte bien. « L’industrie a évolué. Elle était médiocre dans les années 80 mais aujourd’hui, nous sommes mieux formés. Nous utilisons de nouvelles machines », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Nous n’avons pas honte, nous pouvons même exporter nos livres ».

Mais pour M. Flici, si la qualité du livre algérien est réelle, l’exportation n’est pas pour tout de suite : « Il faut d’abord changer les pratiques douanières. Lorsqu’on importe on paye très peu de taxes, mais lorsqu’on exporte, on est taxés à hauteur de 35% ».

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