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Expulsions de migrants par l’Algérie : l’ONU hausse le ton

Expulsions de migrants par l’Algérie : l’ONU hausse le ton

Après les ONG, c’est au tour de l’ONU de critiquer sévèrement la politique algérienne en matière d’expulsions de migrants. Ravina Shamdasani, Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a appelé, ce mardi 22 mai à Genève, l’Algérie « à cesser les expulsions collectives de migrants, notamment originaires d’Afrique subsaharienne ».

« Alors que les chiffres exacts sont difficiles à obtenir, le nombre de personnes expulsées est estimé à plusieurs milliers », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse aujourd’hui à Genève.

« Au début du mois, les services du Haut-Commissaire avaient d’ailleurs déployé une équipe sur le terrain, à la frontière entre le Niger et l’Algérie. Ces experts se sont ainsi rendus à Niamey, Agadez et Arlit où ils ont interrogé 25 migrants expulsés d’Algérie ces derniers mois et d’autres personnes ressources. Il ressort de ces témoignages que les autorités algériennes organisent fréquemment des rafles massives de migrants subsahariens dans diverses localités du pays », affirme l’ONU.

L’ONU évoque également les incidents à Oran, Boufrik et Douira où des opérations d’expulsions ont été menées en avril dernier. « Le modus operandi reste souvent le même : des raids seraient effectués sur des chantiers de construction à Alger, ainsi que dans des quartiers connus pour abriter des migrants. « Certains ont également signalé avoir été arrêtés dans la rue et détenus », a ajouté Ravina Shamdasani.

« Le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU rappelle que certains migrants ont été rapidement transférés au Niger alors que d’autres ont été détenus dans des bases militaires à Blida et Zeralda, à la périphérie de la ville d’Alger, ou dans un camp d’Oran avant d’être transférés à Tamanrasset dans le sud de l’Algérie. Les conditions de détention y seraient inhumaines et dégradantes », ajoute l’ONU.

« De Tamanrasset, les Nigériens sont transférés en bus à Agadez au Niger, tandis que les autres sont entassés dans de gros camions pour être transférés à la frontière nigérienne où ils sont abandonnés à leur sort. Ils auraient marché pendant des heures dans la chaleur du désert avant de franchir la frontière du Niger », détaille-t-elle.

« Le Haut-Commissaire fait aussi écho aux témoignages indiquant que les migrants qui demeurent en Algérie sont désormais très inquiets. Les services du Haut-Commissaire Zeid redoutent que cette campagne d’expulsions ne favorise une montée du racisme et de la xénophobie à l’encontre des Africains subsahariens », écrit encore l’ONU.

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