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Fin des subventions : les grandes lignes de la réforme

Fin des subventions : les grandes lignes de la réforme

Le comité de pilotage chargé de la réforme du système de subventions propose un seuil de revenus par ménage de moins de 120.000 dinars par mois pour bénéficier des subventions publiques.

L’Algérie entend réformer son système de subventions qui selon le premier ministre Aïmene Abderrahmane coûte plus de 17 milliards de dollars par an à l’Etat.

Le système d’aides publiques actuel, qui est à l’origine d’une injustice sociale flagrante, coûte au Trésor public plus de 19 milliards de dollars (2.694 milliards de dinars), selon M. Benabderrahmane. 

 Samedi à l’APN, le premier ministre a déploré que ce dispositif ne faisait pas fait de distinction entre les familles nécessiteuses et celles plus aisées.

« Or, cela ne correspond pas avec l’ambition de l’Etat visant à réduire les inégalités sociales », a-t-il déploré. S’adressant aux parlementaires, Aimene Benabderrahmane a affirmé : « Nous voulons que ces aides soient plus efficaces et soient dirigées vers les familles que vous les parlementaires allez participer à identifier ».

Or, un bras de fer agite l’Assemblée, entre les députés qui veulent le maintien du système de subvention généralisé et ceux qui, avec le gouvernement, entendent bien le réformer.

Pour tenter de débloquer cette situation, le sénateur Abdelouahab Benzaim a adressé, lundi 15 novembre, un courrier au président de la Commission des finances et du budget de l’APN, au sujet des subventions et des mécanismes qui doivent présider à leur distribution aux couches éligibles aux aides de l’Etat.

Le sénateur, en sa qualité de membre de la commission des finances du Conseil de la nation, a fait partie du comité de pilotage pluridisciplinaire qui a planché durant neuf mois sur la question des subventions et les mécanismes de leur redistribution aux catégories auxquelles elles sont destinées.

Un seuil de 120.000 dinars

« Ce courrier adressé à la commission des finances de l’APN se veut un appel à mes collègues députés afin d’aller le plus vite possible dans la réforme des subventions au bénéfice des catégories qui le méritent », a expliqué Benzaim à TSA. Pour rappel, l’APN s’apprête à voter le projet de Loi de finances  mercredi prochain.

Le comité chargé de l’étude du dossier des subventions a proposé un seuil de 120.000 DA (revenu mensuel par ménage) au-delà duquel on ne peut pas bénéficier des subventions, a précisé M. Benzaim.

« Le seuil a été fixé après une étude sur les besoins d’un ménage algérien », explique le sénateur. « Ce montant est une proposition, ce n’est pas définitif », précise-t-il, en ajoutant que pour les personnes éligibles, le montant de la subvention varie en fonction de leurs revenus. C’est-à-dire un ménage dont le revenu est de 100.000 dinars par mois ne touchera pas la même aide qu’un autre dont le revenu est de 30.000 dinars. « Il y a un barème spécial », ajoute M. Benzaim. 

« Il y a 11 produits qui sont concernés par le démantèlement progressif des subventions, dont l’électricité, le gaz, les carburants, l’eau, l’huile de table », explique le sénateur qui insiste sur la méthode adoptée par le comité pour sortir du système de subventions généralisées.

« La levée des subventions se fera d’une façon progressive sur plusieurs années. Il n’y aura de suppressions brutales des subventions », rassure-t-il.

Le comité de pilotage propose un système déclaratif de la part des personnes qui estiment avoir besoin d’aides publiques.

« Cette méthode va déjà éliminer les riches qui ne se présenteront pas à la mairie pour s’inscrire sur la liste des personnes ayant besoin de subventions », justifie le sénateur. 

Abdelouahab Benzaim affirme que « l’objectif consiste à ce que ce soit le démuni qui bénéficie de la subvention » de l’Etat.

En second lieu, le comité de pilotage suggère que l’opération de recensement et d’enregistrement des personnes éligibles aux aides prenne autant de temps qu’il faut.

Ces dernières peuvent s’inscrire via une plateforme numérique ou bien s’adresser directement aux mairies où une commission les prendra en charge, a encore détaillé Benzaim qui assure que toutes les informations consignées feront l’objet d’une vérification pour débusquer les éventuels tricheurs.

Une fois ces procédures finalisées, les aides pourront être versées sur les comptes des personnes éligibles. Le comité a suggéré aussi que les aides augmentent automatiquement, selon un barème à déterminer, suivant les hausses des prix des produits essentiels.

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