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Flambée de l’euro face au dinar algérien : les gagnants et les perdants

Flambée de l’euro face au dinar algérien : les gagnants et les perdants

Par Tomasz Warszewski / Adobe Stock
Des billets d'euro.

L’euro se maintient à un niveau élevé, proche de son record historique face au dinar algérien sur le marché noir des devises. Au Square Port-Saïd d’Alger ce samedi, la monnaie unique européenne est cotée à 260,5 dinars l’unité, en légère baisse par rapport à jeudi (261 dinars). Pour le dollar, il reste stable à 235,5 dinars algériens l’unité. La valeur du billet vert n’a pas évolué de la mi-avril.

Elle oscille autour de la fourchette 235-236 dinars, alors que celle de l’euro n’a pas cessé d’augmenter pour franchir la barre des 260 dinars dès le début du mois de mai, pour se maintenir au-dessus de ce seuil symbolique, proche de son record historique de 262 dinars qui a été atteint le 9 décembre dernier, au lendemain, de l’annonce de la décision d’augmenter l’allocation touristique à 750 euros au lieu de l’équivalent en devises de 15.000 dinars (soit moins de 100 euros au taux officiel actuel de l’euro).

L’euro se maintient à un niveau élevé face au dinar algérien

Plusieurs facteurs contribuent à la hausse de l’euro sur le marché noir des devises en Algérie qui évolue d’une façon erratique. Certains avancent le retard pris de l’octroi de la nouvelle allocation touristique, d’autres l’interdiction de payer en espèces certaines transactions notamment immobilières qui a amplifié le phénomène thésaurisation des dinars en euros, le durcissement de la lutte contre le blanchiment d’argent avec plusieurs coups de filet opéré dans ce milieu, la campagne Hadj 2025 qui vient de commercer avec le départ des premiers pèlerins vers les Lieux saints de l’Islam cette semaine.

Cette hausse de l’euro est un coup dur pour les Algériens qui sont obligés de recourir au marché noir des devises pour financer les études de leurs enfants à l’étranger, se soigner dans les hôpitaux étrangers, importer des produits dont ils ont besoin comme les voitures ou tout simplement voyager pour des raisons professionnelles ou personnelles pour notamment passer des vacances à l’étranger.

Ceux qui sont obligés d’échanger leurs dinars pour obtenir des devises sur le marché noir sont les plus grands perdants de cette hausse de l’euro. Les gagnants de cette flambée ne sont pas nombreux. Ceux qui ont par exemple acheter des euros fin décembre quand la monnaie unique européenne valait 242 dinars peuvent réaliser une belle plus-value s’ils se décident à vendre maintenant. Il y a également les retraités algériens de France qui continuent à percevoir leurs pensions en devises en Algérie, pour qui cette hausse est une aubaine.

Touristes en Algérie : attention au change de l’euro sur le marché noir

À première vue, cette hausse peut profiter aux touristes étrangers et aux Algériens de l’étranger qui visitent l’Algérie et qui veulent y investir dans certains domaines spéculatifs comme l’immobilier. Mais la décision des autorités d’interdire le paiement en espèces des transactions immobilières ne permet plus d’échanger ses devises sur le marché noir pour acquérir un appartement, une maison ou un terrain en Algérie. Pour les touristes, et comme l’a remarqué le site spécialisé en voyages VVA, les étrangers qui viennent en Algérie doivent faire attention de ne pas échanger leurs devises sur le marché noir au risque d’avoir des problèmes avec les Douanes algériennes lors de leur retour.

Un arrêté publié en août dernier au journal officiel stipule que « les voyageurs non-résidents exportant des montants, importés et non utilisés en Algérie, doivent présenter au bureau des douanes, le formulaire de déclaration de la monnaie souscrite à l’entrée, visé par un guichet de la Banque d’Algérie, un guichet d’une banque, intermédiaire agréé et/ou un bureau de change constatant les opérations de change effectuées durant leur séjour en Algérie ».

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