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FLN : « La non-tenue du comité central handicape le parti »

FLN : « La non-tenue du comité central handicape le parti »

Membre du Conseil de la nation, Mahmoud Kissari est aussi membre du comité central du FLN. Il revient dans cet entretien sur les tensions au sein du parti.

Des cadres ont été traduits devant la commission de discipline du parti, avant que les travaux de celle-ci ne soient reportés. Comment expliquez-vous cela ?

Je pense que le parti est revenu sur la commission de discipline parce que nous sommes dans une période qui exige d’unifier nos rangs à la veille des élections présidentielles.

En ce qui concerne l’affaire d’Abdelwahab Benzaïm par exemple, ce sénateur exerçait ses prérogatives constitutionnelles relatives au contrôle du travail du gouvernement. Il a donné son point de vue. Les frères (de la direction, NDLR) ont donné au dossier plus de poids qu’il ne le faut. La direction s’est finalement rétractée par rapport à cette décision improvisée puisque le dossier était vide.

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Ce report des travaux de la commission de discipline est-il en réalité une annulation ?

Je considère effectivement qu’il s’agit d’une annulation. Si ce n’est pas le cas, ça serait une erreur stratégique.

Traduire un parlementaire devant la commission de discipline parce qu’il a exprimé son avis est une erreur stratégique qui ne sert pas les intérêts du parti. Quand il y a un débat et échange d’idées au sein du Parlement, il y a une stabilité dans la rue. Si la démocratie n’est pas garantie au Parlement, il n’y a pas de stabilité dans la rue.

Djamel Ould Abbes a décidé d’interdire aux cadres du parti d’exprimer leurs opinions sans l’autorisation de la direction…

C’est une manière de faire taire. Je pense également que c’est une conséquence de la non-tenue de la réunion du comité central qui a été reportée à plusieurs reprises et qui continue d’être reportée. Car c’est lors de cette réunion qu’on discute généralement de ces sujets.

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La traduction de cadres devant la commission de discipline ne sert ni l’Algérie, ni le front interne du parti. Nous sommes à la veille des élections présidentielles de 2019. Le FLN doit être uni.

Est-ce que vous comptez l’appliquer ?

Je prendrai en considération cette décision si elle est validée par le président de la République.

Le comité central du parti ne s’est pas réuni en 2017 comme l’exigent les statuts du parti et aucune date n’a encore été fixée pour l’organiser durant cette année. Pourquoi ?

Si on est sûr et si on considère qu’on est puissant, pourquoi on n’irait pas au comité central ? Il faut rappeler que c’est la non-tenue de la réunion du comité central qui provoque ce genre de tensions (au sein du FLN, NDLR).

C’est ce qui a fait que les cadres du parti s’éloignent les uns des autres. C’est ce qui a fait qu’ils dialoguent à travers les médias et non au sein du parti. Nous appelons à la tenue de cette réunion. Il faut qu’on débatte de tout.

La non-tenue du comité central handicape le parti. Toutes les décisions du Secrétaire général sont prises avec ses conseillers qui lui sont proches et qui ont un agenda précis. Le FLN est un grand parti. Il faut revenir au comité central et débattre des questions locales, nationales et internationales.

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