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FLN : une nouvelle vague de contestation menace Ould Abbes

FLN : une nouvelle vague de contestation menace Ould Abbes

Une nouvelle vague de contestation de Djamel Ould Abbes commence à prendre forme au FLN.

Des cadres et membres du Comité central, qui gardent l’anonymat pour le moment, tentent de se mobiliser pour la tenue d’une session ordinaire du Comité central (CC) « dans les plus brefs délais ».

« La dernière réunion devait avoir lieu le 22 octobre 2017 (la précédente s’était tenue en octobre 2016). Nous sommes donc en retard de huit mois. Ce n’est pas normal que le parti du président ne respecte ni ses propres statuts, ni son règlement intérieur », dénonce un ancien membre du bureau politique et membre du Comité central.

Aucune réunion de cette instance, souveraine entre deux congrès, n’a eu lieu en 2017 contrairement aux dispositions du statut du parti.

Formulaire de collecte de signatures

Dimanche 15 avril, des contestataires se sont réunis à Alger pour discuter et se mettre d’accord sur la démarche à suivre, pour amener Ould Abbes à convoquer la réunion du CC. « On va se déplacer dans les différentes wilayas pour sensibiliser les autres membres du Comité central. On va également et surtout collecter leurs signatures. Le retrait des formulaires a commencé mardi », explique l’un des participants à cette réunion qui a requis l’anonymat.

« Nous allons remettre les signatures au secrétaire général. S’il ne convoque pas le Comité central, nous les déposeront au niveau du ministère de l’Intérieur pour tenir la réunion. Selon l’article 34 du statut, le Comité central est convoqué par le secrétaire général ou les deux tiers de ses membres », affirme notre source.

Un nouveau secrétaire général ?

Dans le formulaire en question dont TSA détient une copie, l’ordre du jour de la session ordinaire du Comité central revendiquée n’est pas précisé. Selon nos interlocuteurs, l’élection d’un nouveau secrétaire général doit être l’un des principaux points à débattre, lors du prochain CC. « C’est pour cela que nous réclamons la convocation en urgence du Comité central », explique notre source.

« Le 22 octobre 2016, Ould Abbes a été élu juste après la démission de Amar Saâdani. L’article 36 du statut stipule qu’en cas de vacance, c’est le plus âgé des membres du bureau politique qui assure l’intérim avant la tenue d’une session extraordinaire du Comité central afin d’élire un nouveau secrétaire général. Cette session n’a jamais été organisée », rappelle un autre membre du Comité central interrogé par TSA.

Remake de 2013 ?

Du coup, le FLN pourrait connaître un remake de ce qui s’est passé en 2013, avec la destitution de Belkhadem, la nomination de Belayat comme coordinateur et l’élection de Saâdani lors d’une session extraordinaire du CC, en août de la même année. « Ce sera presque le même scénario », répond clairement notre interlocuteur, confiant dans le succès de l’initiative.

« La majorité des membres du Comité central attendent cette réunion depuis plusieurs mois. Ils n’en peuvent plus », jure un autre ancien cadre. Un an avant l’élection présidentielle de 2014, des cadres du FLN ont opéré pour un coup de force contre Abderrahmane Belayat, désigné comme coordinateur du parti après la destitution d’Abdelaziz Belkhadem. Une session extraordinaire a été finalement tenue à l’Aurassi à l’issue de laquelle Amar Saâdani a été élu. « Nous sommes presque devant la même situation aujourd’hui », argumente notre source.

Un autre contexte

Toutefois, les initiateurs de ce mouvement de contestation doivent composer avec la ténacité et la capacité de Ould Abbes à faire face à ses adversaires. Le patron du FLN a fait l’objet de plusieurs tentatives de destitution qui ont toutes échoué. Pour ses adversaires, ces échecs sont dus aux élections législatives puis les élections locales. Le contexte aujourd’hui n’est effectivement pas le même.

Cette nouvelle initiative intervient au moment où Djamel Ould Abbes est fragilisé par ses déclarations après le crash de l’avion militaire à Boufarik. Il a révélé la présence de 26 ressortissants sahraouis à bord de l’avion militaire avant même que l’armée n’annonce le bilan des victimes.

« Jusqu’en 2034 »

Signe de défi à l’égard de ses adversaires, Djamel Ould Abbes ne cesse de marteler qu’il ne quittera pas son poste de secrétaire général du FLN avant la fin de son mandat en 2020. Lui, qui a tenté en vain de recoller les morceaux d’un parti, sérieusement fragilisé par des luttes internes depuis plusieurs années. Après l’échec de sa tentative de réunir à nouveau la famille du FLN, il a durci sa position jusqu’à interdire aux cadres du parti de s’exprimer, sans son aval.

Se disant proche de Bouteflika, il pense même pouvoir résister jusqu’en 2034 ! « On va encore vaincre en 2019, on vaincra en 2024, on vaincra en 2029 et en 2034. J’aurais alors un siècle et je serai avec vous. Ne vous inquiétez pas », a-t-il lancé en mars dernier. Mais pour cela, il devrait faire face à une nouvelle initiative lancée par ses opposants qui semblent décidés à reprendre les choses en mains.

Une session avant le Ramadan ?

Au début du mois en cours, pour faire taire les critiques, l’homme a annoncé l’organisation du Comité central avant le Ramadan. « La réunion du Comité central qui se tiendra avant le Ramadan prochain », a déclaré le secrétaire général du FLN.

Sauf que les cadres du parti n’y croient pas trop. Ce n’est pas la première fois que Djamel Ould Abbes annonce la tenue de la réunion du Comité central. En juillet 2017, l’actuel patron du FLN répondait aux critiques de ses adversaires en précisant qu’il était « normal » de convoquer la réunion pour le 22 octobre.

« Depuis, il a déjà annoncé plusieurs dates avant de la reporter à chaque fois pour une raison ou une autre. Il veut gagner du temps », assure notre source.

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