
L’extrême-droite française est sortie de ses gonds depuis que des signes de rapprochement entre Alger et Paris sont perceptibles.
Parmi ceux qui ont investi les plateaux télés des chaînes proches de l’extrême-droite figure Xavier Driencourt, deux fois ambassadeur de France en Algérie, devenu l’un des maîtres à penser du courant anti-algérien en France. La député écologiste d’origine algérienne Sabrina Sebaihi l’a toutefois recadré sans ménagement.
A lire aussi : Visas diplomatiques : l’Algérie accuse la France de « mauvaise foi »
Sur Cnews, Xavier Driencourt a regretté que Paris n’ait jamais mis en œuvre le “bras de fer” que voulait l’ancien ministre de l’Intérieur.
“Bruno Retailleau a été empêché de mettre en œuvre le bras de fer”, a-t-il dit, ajoutant que la France n’est plus “respectée” en Algérie. Mais l’ancien ambassadeur n’en est pas resté là. Il a vite versé dans un incroyable mélange des genres qui n’a pas lieu d’être, mêlant à la fois relation avec l’Algérie, immigration, mémoire, musulmans et banlieues françaises.
A lire aussi : Imane Khelif dément sa retraite et accuse son ex-manager de trahison
Si, donc, la France n’y est pas allée au “bras de fer”, c’est parce que, explique Xavier Driencourt, “il y a une espèce d’inhibition, une bienveillance spontanée vis-à-vis de l’Algérie, qui est faite à la fois de remords, d’histoire et puis d’une certaine peur du qu’en dira-t-on, des banlieues”.
France – Algérie : Sabrina Sebaihi recadre Xavier Driencourt
“Il y a une part de psychologie dans notre relation avec l’Algérie qui n’est pas rationnelle en réalité”, dit-il.
A lire aussi : L’Algérie instaure un triple contrôle des importations
Jeudi dernier, l’Assemblée nationale française a voté une résolution dénonçant l’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968.
Premier à avoir appelé à la suppression de cet accord en 2023, l’ancien ambassadeur a retenu l’attitude des élus de gauche qui ont voté contre et critiqué le projet de résolution du Rassemblement national.
Là aussi, il a rebondi sur les banlieues et les musulmans : “Il y a eu tout d’un coup une montée d’adrénaline, les députés de gauche et de La France Insoumise. On avait l’impression que Mme Panot (chef du groupe parlementaire LFI, ndlr) on lui avait arraché le cœur tellement le vote de cette résolution l’a contrariée. Il y a une espèce d’hypersensibilité dès qu’il s’agit de l’Algérie. Et puis, la politique de LFI consiste à ramasser le vote des banlieues, le vote musulman.”
Une réplique cinglante est très vite venue de la député écologiste Sabrina Sebaihi, qui a écrit sur X : “Driencourt n’est pas juste l’ancien ambassadeur de France à Alger. C’est le président du comité stratégique de Frontières (média extrémiste) et un proche de Pierre-Edouard Stérin (milliardaire proche de l’extrême-droite qui se réclame du catholicisme identitaire, ndlr)”.
“Autant vous dire que le triptyque raciste Algérie – banlieues – musulmans, ce n’est pas un hasard : c’est sa fabrique”, a ajouté l’élue d’origine algérienne à propos de Xavier Driencourt. Dans son intervention en plénière jeudi dernier, Sabrina Sebaihi avait dénoncé la “chasse aux Algériens” qui continue en France.
Driencourt n’est pas juste « l’ancien ambassadeur de France à Alger ». C’est le président du comité stratégique de Frontières, et un proche de Pierre-Edouard Stérin.
Autant vous dire que le triptyque raciste Algérie – Banlieues – Musulmans, c’est pas un hasard: c’est sa fabrique. https://t.co/XrG57VqkBE
— Sabrina Sebaihi (@SabrinaSebaihi) November 4, 2025