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France : de nouveaux témoignages contre Tariq Ramadan

France : de nouveaux témoignages contre Tariq Ramadan

Alors que Tariq Ramadan -qui souffre de sclérose en plaques selon ses proches- a été hospitalisé vendredi soir dans un hôpital de la région parisienne, de nouvelles révélations le mettent en cause.

Selon les informations du Journal du dimanche du 18 février, une missive, en date du 12  novembre 2009, avait été adressée, en recommandé, à Iman, l’épouse de Ramadan, par une femme de nationalité suisse qui se présente comme « une des maîtresses de Tariq ». Cette femme précise d’abord qu’ « ayant reçu des menaces », elle ne peut révéler son identité.

Ramadan menacé de plainte depuis 2010 ?

Dans « ce bref courrier qui figure au dossier », selon le JDD, cette femme invoque son « devoir » de dire « la vérité que vous connaissez certainement » et avoue que « cela fait plusieurs années » qu’elle entretient « une relation intime » avec son mari. Puis, elle ajoute « et je sais qu’il y a beaucoup d’autres femmes dans le même cas ».

Selon le récit de cette femme, l’intellectuel musulman l’ « a courtisée » en lui disant « qu’il n’y avait plus rien entre vous, que vous alliez vous séparer… », et poursuit :  « Je regrette cette prise de contact », mais « tout ceci doit cesser, il fait trop de mal autour de lui ». Cette femme a été entendue comme témoin dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte contre Tariq Ramadan.

En outre, le journal français rapporte des échanges par SMS qui ont suivi cette lettre courant 2010. « La question d’une plainte visant Tariq Ramadan est déjà clairement évoquée », écrit le JDD. Le 21 octobre 2010, l’intellectuel musulman aurait répondu ainsi à son auteure : « … Au tribunal, ils te poseront une seule question. Vous a-t-il maltraitée? Et là tu seras confondue sans soutien ni moyen de défense… ». Dans un autre échange par SMS, en date du 6 novembre 2010, Tariq Ramadan aurait alors écrit : « Tu parles encore une fois de moi, tu continues à médire et salir sur le Net ou dans tes milieux et c’est la foudre juridique qui s’abat sur toi. Dernier avertissement. Disparais et tais-toi ».

Une nouvelle plainte déposée aux États-Unis

L’enquête visant Tariq Ramadan trouve également un écho outre-atlantique. Une avocate américaine, du nom de Rabia Chaudry, a indiqué sur son compte Facebook le jeudi 15 février avoir signalé « une victime musulmane de Tariq Ramadan » auprès d’un procureur fédéral des États-Unis.

« Je devine qu’il y en aura plus. Je partage cela pour que les autres ne pensent pas qu’elles sont seules », écrit-elle. « Je sais que cela est difficile pour notre communauté, mais cela ne nous sert pas de faire l’autruche, conclut l’avocate. Il va certainement passer du temps en prison, et cela sera juste ». L’avocate américaine n’a toutefois donné aucun détail pour le moment sur cette agression présumée.

La défense se plaint de dysfonctionnements

Mis en examen pour viols (dont l’un sur personne vulnérable) puis placé en détention à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis le 2 février, le théologien suisse attend les résultats d’une expertise médicale indépendante pour une éventuelle remise en liberté.

Tariq Ramadan et ses avocats se plaignent de dysfonctionnements dans l’enquête préliminaire, notamment du versement tardif au dossier d’une pièce qu’ils jugent à décharge. Cette pièce fait état d’une réservation pour un vol correspondant aux heures où il est censé avoir agressé sexuellement une des deux plaignantes, dans un hôtel de Lyon, en 2009.

Dans la foulée, les avocats de l’islamologue ont réclamé à la ministre de la Justice française la saisine de l’Inspection générale de la justice (IGJ) (organe de contrôle de l’administration judiciaire).

 Mais le ministère de la Justice leur a opposé mercredi 14 février une fin de non-recevoir.. » À ce stade, les critères de la saisine de l’IGJ ne sont pas réunis », explique le ministère, selon des propos rapportés par Reuters.

« L’information judiciaire est en cours et vise à rassembler les éléments à charge et à décharge. Il revient aux juges d’instruction (…) de vérifier tous les éléments ».

Sur les réseaux sociaux, les partisans de Tariq Ramadan se mobilisent : sur Facebook, la page de soutien « Free Tariq Ramadan Campaign » a été « likée » plus de 30.000 fois. Et plus de 80.000 personnes ont déjà signé sur le site Change.org une pétition demandant sa remise en liberté.

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