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France : l’incroyable histoire d’un « incassable » algérien

France : l’incroyable histoire d’un « incassable » algérien

L’histoire n’est pas seulement émouvante, elle est bouleversante et révoltante. Un jeune qui n’a pas encore 20 ans et qui perd la vue, ça ne laisse pas insensible.

Même quand on trouve la force de se relever et revivre, perdre l’usage des deux yeux reste la pire des choses qui puisse arriver à un jeune à la fleur de l’âge.

Lorsqu’éclatèrent les événements du printemps noir de Kabylie en 2001, Hakim Arezki avait 18 ans. Il était lycéen. Il raconte comment, en sortant pour participer à changer les choses, « contre l’injustice sociale », pour revendiquer « (sa) langue, (son) identité », une meilleure vie et un meilleur avenir, il  a tout perdu, ou presque. « Je n’ai pas perdu la vie, mais j’ai perdu la vue », raconte-t-il à l’émission « Incassables » de France TV.

« Les gendarmes avaient reçu l’ordre de tirer avec des balles réelles et même des balles explosives », dit-il. C’est le carnage : 127 morts et plusieurs milliers de blessés.

Le jeune homme avait reçu deux balles, dont une a éclaté dans son crâne, lui sectionnant entre autres les deux nerfs optiques. Transféré en France, les médecins ont pu lui sauver la vie, mais pas moyen de lui rendre l’usage de ses yeux. « Après ce qui est arrivé en Algérie, c’est la France qui m’a sauvé », résume-t-il.

A écouter la suite de son parcours, il mérite amplement sa place dans l’émission. Dans son cas, l’adjectif n’est point exagéré.

« Je ne sais pas si je suis incassable, en tout cas même si je suis cassable, je suis réparable », dit-il. Et c’est ce à quoi il s’est attelé.

« J’ai une petite fille de 6 mois. Je sais que c’est la plus belle au monde »

Footballeur dans son enfance, il a pu trouver une raison de vivre et de s’affirmer : le cécifoot. « Le foot c’est vachement visuel, mais il faut apprendre à faire avec l’écoute, à écouter le ballon, ses coéquipiers, à écouter toutes les sources sonores qui nous entourent et ça, ça ne s’apprend pas du jour au lendemain », raconte-t-il.

Mais « l’incassable » ne se laisse pas casser. Il travaille d’arrache-pied et finit par être sélectionné en 2009 en équipe de France. Puis c’est les consécrations : champion d’Europe avec les Bleus dès la première année, puis finaliste du tournoi paralympique à Londres en 2012.

Même aveugle, Hakim, aujourd’hui âgé de 38 ans, apprécie les belles choses de la vie. « Je fais plein de choses que j’ai envie de faire, voyager quand on a l’occasion, j’ai une petite fille de 6 mois. Je sais que c’est la plus belle au monde. » L’histoire est belle, mais elle demeure triste.

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