Une polémique enfle dans la ville de Sevran, en Seine Saint-Denis (banlieue parisienne), après le refus du maire de la ville d’exécuter une condamnation de la justice française ordonnant de démonter des « tentes du ramadan » installées sur un parking, rapporte plusieurs médias dont Le Parisien.

Le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, a refusé de démonter deux tentes (dont une fournie par la mairie) dressées sur les parkings de la cité Basse à l’occasion du mois de Ramadan. Le tribunal de Montreuil a condamné ce vendredi la commune à le faire, sous astreinte journalière de 2000 €, après une plainte déposée par le bailleur, la Logirep.

Pour légaliser son action, Stéphane Blanchet a décidé en qualité de maire de réquisitionner les parkings, afin d’éviter « un trouble à l’ordre public ». La situation trouve son origine dans « l’oubli » de la mairie d’envoyer un courrier au bailleur pour le prévenir de l’installation des tentes sur le parking.

« Ce n’est pas aux musulmans de pâtir de notre erreur, reconnaît Stéphane Blanchet. J’espère simplement qu’on trouvera une solution avec tous les acteurs », a déclaré M. Blanchet. Les tensions sont montées dans la ville lorsque les riverains musulmans ont appris la condamnation de la justice ordonnant de démonter les tentes, installées à chaque Ramadan au même endroit depuis quinze ans.

« Les jeunes, lors du ramadan, ne fument pas et ne mangent pas, autant dire qu’ils sont très nerveux, souligne un éducateur de rue. Si on leur enlève leur lieu de prière, ça peut finir en affrontement », a cautionné le maire de Sevran. Près de 400 et 500 fidèles se déplacent lors des prières les plus importantes, précise Le Parisien. La mairie a d’ores et déjà promis que le ramadan de 2019 sera mieux anticipé afin d’éviter de rencontrer les mêmes difficultés que cette année.