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France : une campagne européenne en faveur du voile stoppée net

France : une campagne européenne en faveur du voile stoppée net

Le voile islamique n’a décidément pas la cote auprès de la classe politique française. Aussitôt lancée par le Conseil de l’Europe, une campagne en faveur de la liberté de porter le hidjab a dû être retirée après une avalanche de critiques émanant d’acteurs politiques français de tous horizons, y compris au sein du gouvernement.

Il est rare qu’une question mette d’accord l’extrême-droite, la gauche et le reste de la classe politique française.

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Cette campagne européenne en faveur du voile l’a fait. Célébrant la diversité et « la liberté dans le hijab », cette campagne a été lancée jeudi dernier par le Programme pour l’inclusion et la lutte contre les discriminations du Conseil de l’Europe et cofinancée par l’Union européenne.

Elle se résume à un plaidoyer pour la diversité et la liberté de porter le Hidjab. « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab », lit-on en anglais dans le message qui accompagne les affiches de la campagne, présentant une femme ayant une moitié du visage voilé.

Passée inaperçue pendant quelques jours, la campagne a fini par déclencher une avalanche de critiques en France qui ont amené à son retrait mardi 2 novembre.

« La France a fait part de sa désapprobation extrêmement vive, d’où le retrait de cette campagne », a annoncé la secrétaire d’État français chargée de la Jeunesse, Sarah El Haïry.

Le Conseil de l’Europe a pour sa part annoncé qu’il va « réfléchir à une meilleure présentation de ce projet », expliquant que ces tweets « faisaient partie d’un projet conjoint » avec l’Union européenne « contre la discrimination, dont l’objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l’inclusion et de combattre tout type de discours de haine ».

Le Conseil précise toutefois que ces tweets « ne représentent pas la position du Conseil de l’Europe ou de sa Secrétaire Générale ».

Des critiques de l’extrême-droite à la gauche

En tête des pourfendeurs de la campagne en France, le polémiste anti-immigration et anti-islam Eric Zemmour. « L’islam est l’ennemi de la liberté. Cette campagne est l’ennemie de la vérité », a tweeté sans surprise le probable candidat à l’élection présidentielle française du printemps prochain.

L’autre possible candidate, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement nationale, a estimé pour sa part que « cette communication européenne en faveur du voile islamiste est scandaleuse et indécente alors que des millions de femmes se battent avec courage contre cet asservissement ». 

Nicolas Dupont-Aignan, un personnage très proche de l’extrême-droite a préféré ironiser : « Ceci n’est pas une campagne de propagande des Frères musulmans mais du Conseil de l’Europe. »

Le voile « n’est pas un symbole de liberté mais de soumission », a tranché la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse.

Toujours à droite, Éric Ciotti, prétendant à la candidature, a dénoncé une « promotion du voile islamique » et une négation des racines « judéo-chrétiennes » de la France et de l’esprit des Lumières », tandis que le sénateur Bruno Retailleau accuse le Conseil de l’Europe de promouvoir « désormais ouvertement la soumission aux mœurs islamistes ».

Même indignation à gauche avec cette réaction de la sénatrice socialiste Laurence Rossignol qui estime que « dire que la liberté est dans le hijab » revenait à « en faire la promotion » ou encore de l’ancien Premier ministre Manuel Valls qui a trouvé la campagne « choquante, ahurissante et dangereuse ».

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