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Grève des résidents : la base se rebiffe

Grève des résidents : la base se rebiffe

La publication, mardi 12 juin, par le bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) d’un communiqué appelant à la reprise des gardes d’urgences dès ce mercredi a semé trouble et division dans les rangs des résidents. Ces derniers ont été les premiers surpris par une décision prise par une partie des délégués nationaux sans consultation de l’ensemble des résidents.

La décision, rejetée y compris par des délégués régionaux et nationaux du Camra, a été vécue par beaucoup de grévistes comme une « trahison » de la part de leurs représentants qui ont outrepassé leur mission qui devait se limiter à un rôle de représentants et de porte-voix.

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Sur les médias du collectif, les résidents ont été nombreux à s’insurger contre une partie du bureau national du Camra, appelant à l’organisation d’assemblées générales pour décider de la suite du mouvement de façon démocratique.

Quant à la question de la reprise des gardes, elle n’était toujours pas tranchée jusqu’à ce mercredi soir. La communication des délégués nationaux devenue parcimonieuse depuis hier et le doute qui a entaché le communiqué publié mardi ayant plongé la majorité des résidents dans un flou inédit jusque-là dans l’histoire de la grève, qui était caractérisée jusqu’à la fin avril par sa transparence et sa gestion démocratique exemplaires.

Alors qu’ils devaient rejoindre leurs postes à 16h00 pour assurer leurs premières gardes depuis des semaines, il reste difficile de savoir avec précision le nombre de résidents qui ont décidé de suivre l’appel à la reprise des gardes d’urgence ou  l’impact qu’a eu cet appel même si des informations recueillies auprès de résidents d’Alger laissent penser que le communiqué n’a eu qu’un effet limité sur l’arrêt des gardes.

La base refuse d’être mise devant le fait accompli

La première réaction officielle au communiqué du Camra est venue des résidents de Constantine dont les délégués ont organisé mardi une réunion sanctionnée par la publication d’un communiqué dans la soirée.

« Un communiqué non validé par l’ensemble des membres du bureau national a été malencontreusement diffusé et ce, contre la volonté du bureau national », ont indiqué les résidents de Constantine dans leur communiqué, invalidant ainsi le communiqué du bureau national du collectif et rejetant l’appel à la suspension de l’arrêt des gardes.

Les résidents de Tlemcen ont emboité le pas à ceux de Constantine en organisant ce mercredi une assemblée générale dans leur CHU. Une assemblée dans laquelle « l’ensemble des résidents de Tlemcen votent à l’unanimité pour maintenir l’arrêt de l’activité de garde et ce, jusqu’à nouvel ordre », selon le communiqué publié par les délégués des résidents de Tlemcen.

« Les dernières initiatives de reprise des gardes véhiculées à travers un communiqué qui ne s’est nullement référé à la décision de la base et qui s’est diffusé contre la volonté du bureau national, ne sont nullement prises en compte sans assemblées générales », ont également indiqué les résidents de Tlemcen, désavouant le communiqué du bureau national.

En réaction au choc provoqué par l’appel de l’arrêt des gardes et pour mettre un terme à la confusion engendrée par celui-ci, de nombreux résidents ont lancé des initiatives, des appels à durcir le mouvement en organisant diverses actions dont des rassemblements nationaux à Alger.

Entre mardi et mercredi, l’édifice du Camra a vacillé mais les appels à l’union, à la solidarité, à la poursuite de l’arrêt des gardes et au boycott, pour la troisième fois, de l’examen au diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS) prévue du 1er au 19 juillet, sont autant de signes qui permettent d’écarter une extinction immédiate de la grève.

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