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HRW accuse l’Algérie « de rassembler et d’expulser les migrants de manière dégradante »

HRW accuse l’Algérie « de rassembler et d’expulser les migrants de manière dégradante »

Human right watch (HRW) a dénoncé, ce mardi 27 février, l’arrestation de migrants subsahariens dans les rues et sur les chantiers et leur expulsion « de manière dégradante » par les autorités algériennes.

Dans son communiqué, l’organisation internationale affirme que les autorités « ont privé ces personnes arrêtées de leur droit de contester leur détention et d’éventuelles expulsions ».

« Comme lors des précédentes vagues d’octobre 2017 et de décembre 2016, les forces de sécurité ont arrêté les gens dans les rues ou sur les chantiers de construction, où beaucoup travaillent. La plupart, sinon la totalité ont été emmenés dans un établissement de Zeralda, une banlieue de la capitale, où ils ont passé un à trois jours dans des salles bondées, sans matelas et sans nourriture », relate Human Rights Watch qui cite des personnes arrêtées.

« Les forces de sécurité ont ensuite transporté les migrants à 1900 kilomètres au Sud vers un camp à Tamanrasset. Dans les vagues précédentes, ils ont emmené certains des migrants par camion à In Guezzam, une ville près de la frontière, puis à la frontière du Niger », a-t-elle ajouté.

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La directrice de Human Rights Watch au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Sarah Leah Whitson, affirme que « l’Algérie est en train de rassembler et d’expulser les migrants de manière dégradante et de les priver du droit de voir leurs cas examinés individuellement ».

L’ONG revient sur le cas de trois hommes détenus à Tamanrasset qu’elle a pu contacter par téléphone. « Ils ont décrit séparément comment la police les a détenus sans leur donner l’occasion de récupérer leurs documents ou leurs économies. Ils ont déclaré que les autorités ne les avaient pas examinés pour connaître leur situation ou leur statut de réfugié, fournir des informations sur leurs droits ou leur permettre de contacter les représentants consulaires de leur pays d’origine », a assuré HRW.

Ces hommes ont « raconté avoir été détenus avec des centaines d’autres personnes à Zeralda, à 30 kilomètres d’Alger, où ils ont été contraints de dormir par terre et n’ont reçu que des biscuits et du pain pendant deux jours. Ils ont déclaré que les détenus comprenaient des Nigériens, des Maliens, des Camerounais et des Ivoiriens, et qu’il y avait des femmes et des enfants parmi les détenus », détaille HRW.

« Les trois ont dit avoir vu des gendarmes battre les autres ou avoir été eux-mêmes battus lors de leur transfert à Tamanrasset », ajoute HRW.

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